spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon: léger rebond de la production de farine de blé, +1,1%, 

le coup de coeur

La production de farine de blé a progressé de 1,1% au premier trimestre 2025 par rapport à la fin 2024, et de 1,9% en glissement annuel. À première vue, la hausse semble modeste. Mais pour une minoterie produisant 50 000 tonnes par trimestre, cela équivaut à 550 tonnes supplémentaires en trois mois et à 950 tonnes de plus sur un an. La farine est l’ingrédient de base du pain, dont la hausse des prix alimente directement l’inflation ressentie par les ménages.

Cette hausse est donc non négligeable. En effet, au même trimestre, l’inflation du pain a atteint +5,9% alors même que l’indice FAO du blé reculait de -1,6%. Cela signifie que le problème ne se situe pas au niveau mondial, mais bien dans les circuits domestiques de transformation et de distribution notamment les circuits logistiques. Pour un ménage qui consomme environ 15000 fcfa de pain par mois, la hausse équivaut à 900 fcfa de dépenses supplémentaires, malgré une production de farine en légère hausse.

Cette apparente contradiction s’explique par la structure du marché puisqu’une grande partie des matières premières reste importée, exposant le pays aux coûts logistiques et au taux de change. De plus, la concurrence limitée entre acteurs de la transformation réduit l’effet de la baisse des cours mondiaux sur les prix locaux. En clair, même si les minoteries produisent plus, cela ne garantit pas une baisse du prix du pain à la boulangerie.

Le document de cadrage économique appelle d’ailleurs à renforcer les filières agroalimentaires pour limiter la dépendance aux importations. La Banque mondiale, dans ses recommandations, insiste pour sa part sur l’importance de sécuriser des stocks stratégiques et d’investir dans la modernisation des chaînes de mouture. Selon elle, la mauvaise connexion entre importateurs, minoteries et distributeurs est l’un des maillons faibles qui entretient la volatilité des prix au consommateur.

Ainsi, derrière un modeste +1,1% de farine produite, se cache l’enjeu plus large de l’accessibilité alimentaire. Si la production continue de progresser, le véritable défi sera d’assurer que cette hausse bénéficie réellement aux ménages, plutôt qu’à gonfler les marges intermédiaires. Faute d’action, les Gabonais continueront de payer leur baguette toujours plus chère, malgré des conditions mondiales plus favorables. Gageons que la centrale d’achat permettra à minima de répondre à ce défi. 

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles