À la veille de l’élection présidentielle prévue le samedi 12 avril 2025, le gouvernement gabonais a décidé de faciliter la participation des citoyens en instaurant la gratuité des transports publics. Une note officielle, signée le 9 avril par le ministre des Transports, Jonathan Ignoumba, indique que deux sociétés de transport, Trans’Urb et Sogatra, ont été réquisitionnées pour assurer gratuitement les déplacements des électeurs sur toute l’étendue du territoire national. Cette mesure vise à encourager la participation de tous les citoyens, sans distinction politique, en leur permettant de rejoindre plus facilement leurs bureaux de vote.
Le ministre a insisté sur le caractère républicain et inclusif de cette initiative. Il a précisé que tous les électeurs sont concernés, quels que soient leur opinion ou leur candidat préféré. Dans sa note, il appelle également les passagers à faire preuve de responsabilité, de respect et de civisme afin de garantir des conditions de transport sécurisées et fluides. Cette décision intervient dans un contexte particulier, où le gouvernement souhaite envoyer un message fort en faveur de la transparence et de l’équité dans le processus électoral.
Par ailleurs, cette mesure s’inscrit dans une série d’actions prises par le ministère des Transports pour faciliter la mobilité des citoyens en cette période électorale. Le 3 avril dernier, une dérogation exceptionnelle à l’interdiction de circuler la nuit pour les véhicules de transport public interurbain a été accordée. Cela contraste avec les pratiques habituelles lors des scrutins, où les déplacements sont généralement restreints pour éviter les fraudes électorales. Dans le passé, certains électeurs ont réussi à voter plusieurs fois en changeant simplement de localité. Cette année, les autorités semblent faire le pari de la confiance et de l’ouverture.
Ce scrutin est particulièrement important pour le pays. Il intervient 19 mois après le coup d’État d’août 2023, qui a mis fin à plus de 50 ans de pouvoir de la famille Bongo. Le général Brice Oligui Nguema, qui a pris la tête de la transition, est aujourd’hui candidat à la présidence et fait figure de grand favori. Il affronte notamment Alain-Claude Bilie By Nze, dernier Premier ministre d’Ali Bongo. Parmi les autres candidats figurent des profils variés : un inspecteur des impôts, un médecin, un haut fonctionnaire, trois entrepreneurs et une seule femme, Zenaba Gninga Chaning. Le scrutin de ce 12 avril s’annonce donc comme un tournant majeur pour l’avenir politique du Gabon.