spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon: l’interpellation du directeur de GMT suscite des interrogations

le coup de coeur

Le média en ligne Gabon Media Time a annoncé, dans un communiqué publié le 16 octobre 2025, l’interpellation de son Directeur de publication, Harold Leckat Igassela, survenue la veille à l’aéroport international Léon-Mba de Libreville. Selon la rédaction, le journaliste rentrait d’une formation à Montpellier, en France, dans le cadre du programme « Libreville-Montpellier-Médias & Démocratie », lorsqu’il a été appréhendé par des agents de la Direction Générale des Recherches (DGR) aux environs de 19 heures.

Le communiqué précise que le Directeur de publication avait bien été convoqué par la DGR le 9 octobre dernier, mais qu’il avait, par l’intermédiaire de son avocat, signalé son indisponibilité en raison de ce déplacement à l’étranger. Des pièces justificatives, notamment la lettre d’invitation et son billet de retour, auraient été transmises aux enquêteurs. Un accord aurait même été trouvé pour une audition prévue le 16 octobre à 9 heures, soit le lendemain de son retour à Libreville.

Une interpellation «musclée» et «injustifiée»

La rédaction du média s’interroge dès lors sur les conditions et le moment choisis pour cette interpellation, qu’elle juge « musclée » et « injustifiée », dans la mesure où son directeur avait confirmé sa disponibilité. Le communiqué déplore également l’absence de communication de la DGR quant à la localisation et à la situation du journaliste, suscitant l’inquiétude de ses proches et collaborateurs.

Gabon Media Time dénonce par ailleurs ce qu’elle perçoit comme une multiplication des « pressions et intimidations » à son encontre ces derniers mois. Le média appelle les autorités à garantir la liberté de la presse et interpelle le président Brice Clotaire Oligui Nguema, en sa qualité de garant de la Constitution, sur la nécessité de préserver l’image démocratique du Gabon à l’international.

SOS Prisonniers et l’Opam montent au créneau

Des organisations de la société civile et de la Corporation ont dénoncé cette arrestation. SOS Prisonniers du Gabon,  « rappelle que toute privation de liberté doit respecter la légalité, la transparence et la dignité humaine surtout lorsqu’il s’agit d’un acteur de la presse ». Quant à l’Organisation patronale des médias (OPAM), elle « condamne la méthode cavalière ayant conduit à cette arrestation à la nuit tombée, alors même que le journaliste avait informé la DGR de sa volonté de se présenter dans ses services dès son retour au Gabon. » L’Opam précise que « cette manière d’agir est disproportionnée, attentatoire à la dignité humaine et contraire à l’esprit de transparence que requiert un État de droit. M. Harold Leckat n’est ni un terroriste, ni un fugitif, ni un individu susceptible de compromettre la stabilité des institutions de la République.

Si les motifs précis de cette interpellation demeurent à ce jour inconnus, l’OPAM s’étonne et déplore le silence du procureur de la République, maître des poursuites, sur une affaire qui suscite une émotion légitime au sein de la corporation ». L’Organisation patronale des médias « appelle, en conséquence, à la libération immédiate et sans conditions de M. Harold Leckat Igassela et à la clarification publique des faits qui lui sont reprochés. Elle exhorte les autorités compétentes à garantir le respect des droits des journalistes et à faire prévaloir le dialogue sur la coercition. »

Des soupçons

Pars ailleurs, plusieurs médias, notamment Le Scalpel et LaLibreville (deux médias proches du pouvoir), indiquent dans leur parution que l’interpellation d’Harold Leckat pourrait s’inscrire dans le cadre d’une enquête financière relative à des soupçons de détournement de plus de 300 millions de fcfa impliquant le média et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Si cette piste venait à être confirmée, elle replacerait l’affaire dans un cadre strictement judiciaire, sans lien direct avec la liberté de la presse, mais plutôt avec la question de la redevabilité dans l’usage des fonds publics. Seules les conclusions de son audition à la DGR pourraient apporter de la lumière sur ce dossier.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles