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Gabon : l’ONEP suspend son mot d’ordre, mais les pétroliers continuent d’ignorer la pression

le coup de coeur

Alors que l’ultimatum du 21 mars est dépassé de 48 heures, l’ONEP ne déclenche pas immédiatement la grève, mais maintient la pression sur les employeurs et le gouvernement. Dans son dernier communiqué, le syndicat reconnaît que les engagements pris par le président de la transition lors de sa visite au siège de l’ONEP vont dans le bon sens, notamment en ce qui concerne la fin de la précarité dans le secteur pétrolier et l’application des accords transversaux signés avec l’UPEGA. Mais ces avancées restent des promesses, et les travailleurs attendent encore des mesures concrètes avant d’envisager une levée définitive de la menace sociale.

Dans le même temps, les grandes compagnies pétrolières poursuivent discrètement leurs stratégies financières, sans répondre aux revendications des travailleurs. TotalEnergies EP Gabon affiche des bénéfices records de 55 milliards de fcfa, VAALCO Gabon sécurise un financement de 182 milliards de fcfa, et pourtant, les discussions sur les salaires, la réintégration des travailleurs licenciés et la sécurisation des emplois restent au point mort. Le contraste est frappant : les majors se renforcent financièrement, mais la situation sociale des employés, elle, n’évolue pas.

Un signe d’attentisme

La décision de l’ONEP de ne pas déclencher immédiatement la grève pourrait être perçue comme un signe d’attentisme, mais elle laisse surtout une dernière chance aux autorités et aux employeurs d’agir avant une escalade. Avec 661,4 milliards de fcfa de recettes pétrolières attendues en 2025, le Gabon ne peut pas se permettre un blocage de la production, qui mettrait en péril les finances publiques. Pourtant, si les compagnies pétrolières continuent d’ignorer les revendications, la menace d’une paralysie du secteur reste plus que jamais d’actualité.

Le gouvernement, qui a choisi de gagner du temps en reportant les discussions après l’élection du 12 avril, joue un jeu dangereux. Chaque jour qui passe sans solution concrète alimente la frustration des travailleurs, d’autant plus que les majors pétrolières continuent de prospérer sans montrer de volonté de partage des richesses. L’ONEP pourrait ne plus se contenter de mises en garde, et si les engagements présidentiels ne sont pas suivis d’effets concrets, le mouvement de grève pourrait être déclenché à tout moment.

La crise sociale n’est donc pas désamorcée, bien au contraire, elle est simplement suspendue. Les pétroliers ont obtenu des milliards, les travailleurs attendent encore leurs réponses. Si le dialogue social ne débouche pas sur des avancées concrètes, les pétroliers et le gouvernement devront assumer les conséquences d’une explosion sociale qui pourrait cette fois être bien plus difficile à contenir.

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