Face à la flambée des prix des produits alimentaires, Alain Simplice Boungoueres fait le choix de revenir à la terre. Son programme accorde une place centrale à l’agriculture vivrière et à la transformation locale, dans le but d’atteindre progressivement l’autosuffisance alimentaire. Pour ce faire, il propose la mise en place d’un système novateur baptisé « achat bord champ ». Le principe : une entité publique ou parapublique se chargera de collecter les produits directement sur les exploitations, supprimant ainsi le coût du transport qui pèse actuellement sur les cultivateurs et qui contribue à la hausse des prix en milieu urbain.
Ce système, selon lui, permettrait non seulement de réduire les pertes post-récolte, mais aussi d’assurer une meilleure planification de l’offre alimentaire nationale. Il s’agirait d’un levier puissant pour booster la production locale, souvent découragée par les difficultés logistiques et le manque de débouchés structurés. En assurant une demande stable et une rémunération décente, l’État jouerait un rôle de facilitateur entre les producteurs et les consommateurs, tout en mettant en place des mécanismes de régulation des prix.
En parallèle, le programme prévoit de faire de la pisciculture un pilier de la sécurité alimentaire. Boungoueres ambitionne de développer massivement la filière halieutique en eau douce pour combler le déficit en protéines animales et réduire les importations de poissons congelés. À travers des incubateurs piscicoles et des coopératives locales, il souhaite encourager l’investissement privé et communautaire dans ce secteur, tout en garantissant l’accompagnement technique et le financement initial par des dispositifs d’amorçage.
Mais Boungoueres ne s’arrête pas à la simple production. Il entend également structurer le secteur agroalimentaire en soutenant la création de « Champions gabonais » : des entreprises locales qui seront accompagnées pour se positionner comme leaders dans la transformation, la distribution ou l’exportation de produits agricoles. Ce soutien passerait par l’accès facilité au financement, à la formation managériale et à l’innovation technologique.
Pour le candidat du MCG, il est clair que la lutte contre la vie chère ne peut être gagnée sans une réforme structurelle de la production et de la distribution alimentaires. Son approche, résolument volontariste, vise à replacer l’agriculture au cœur de la stratégie de développement, tout en créant des opportunités d’emplois, en particulier pour les jeunes, dans un secteur longtemps négligé.