spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon : «menotté à une chaise pour dormir», le supplice de Harold Leckat à la DGR 

le coup de coeur

L’affaire Harold Leckat continue de susciter une vive émotion au Gabon. Interpellé mercredi à sa descente d’avion à l’aéroport international Léon Mba, le directeur du média Gabon Media Time est toujours en garde à vue à la Direction générale des recherches (DGR). De retour d’une formation en France financée par l’Union européenne, le journaliste est accusé de « perception d’argent sans exécution de prestations », dans le cadre d’un contrat commercial datant de 2020 avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Pourtant, selon plusieurs sources proches du dossier, les justificatifs exigés auraient bel et bien été transmis à la CDC.

Mais au-delà, c’est surtout le traitement et le sort réservé au journaliste qui en choque plus d’un. Lors de sa présentation au parquet ce vendredi 17 octobre, Harold Leckat a révélé avoir été contraint de dormir, menotté à une chaise, depuis le début de sa détention. Il aurait même subi un malaise dans la nuit du jeudi 16 octobre, ce qui l’aurait isolé des cellules collectives. Des révélations glaçantes qui jettent une ombre sur les conditions de garde à vue au sein de la DGR et posent de sérieuses questions sur le respect de la dignité humaine.

Malgré ces faits troublants, le procureur de la République, Bruno Obiang Mve, a décidé de prolonger la garde à vue de 72 heures supplémentaires, renvoyant l’examen du dossier à lundi. Une décision jugée disproportionnée par plusieurs juristes, qui estiment que le dossier semble « creux » voire même « vide » et que cette prorogation pourrait traduire une absence d’éléments solides pour établir une quelconque culpabilité. Un avocat expérimenté sous couvert d’anonymat parle même d’une « tactique classique pour masquer le vide probatoire », rappelant que Harold Leckat, chef d’entreprise et père de famille, présente toutes les garanties nécessaires pour répondre librement à la justice.

Alors que la communauté journalistique et les défenseurs des droits humains s’indignent, cette affaire devient un nouveau test pour la justice gabonaise en quête de rédemption. Le traitement infligé à Harold Leckat contraste avec les promesses d’un État respectueux des libertés fondamentales. Dans un Gabon en quête de crédibilité démocratique, ce type d’abus pourrait ternir l’image d’un pays en transition, sous le regard attentif de l’Union européenne et des organisations internationales.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles