En marge de sa visite officielle aux États-Unis, le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a assisté à Washington, à la signature d’un accord de financement stratégique avec la société minière américaine Millenial Potash, en vue du développement du gisement de potasse de Mayumba, dans la province de la Nyanga. Cet engagement massif, d’un montant de 500 millions de dollars, soit environ 300 milliards de fcfa, constitue à ce jour l’un des plus importants investissements miniers ciblés sous l’ère Oligui, avec des retombées majeures pour l’économie gabonaise.
Valoriser les ressources naturelles gabonaises sur place
Ce partenariat incarne pleinement la politique de transformation industrielle souhaitée par les autorités. Celles-ci cherchent à valoriser les ressources naturelles gabonaises sur place, à travers des chaînes de valeur intégrées. Le projet se déploiera en deux phases : une première enveloppe de 5 millions de dollars (3 milliards de fcfa) sera consacrée aux études de faisabilité techniques, environnementales et sociales, suivie d’un décaissement progressif pour la construction des infrastructures minières et logistiques nécessaires à l’exploitation du gisement.

Il faut dire que le site de Mayumba recèle un potentiel industriel colossal. La production annuelle pourrait atteindre 800 000 tonnes d’engrais potassique, sur une période d’exploitation estimée à 56 ans. Une durée exceptionnelle qui confère au projet une dimension structurante à long terme pour l’économie nationale. Ce minerai stratégique, destiné à l’agriculture, pourrait à terme réduire les importations d’intrants agricoles, tout en positionnant le Gabon comme un acteur émergent du marché mondial des engrais.
Un projet porteur de retombées sociales concrètes
Mais au-delà des chiffres, ce projet est aussi porteur de retombées sociales concrètes. 375 emplois directs sont annoncés dans la phase d’exploitation, auxquels s’ajouteront 600 emplois indirects, en majorité en faveur des populations locales. Ce volet est crucial dans une région comme la Nyanga, longtemps marginalisée dans les plans de développement. L’État gabonais y voit un levier pour revitaliser les territoires du sud, renforcer l’inclusion économique et faire émerger de nouvelles centralités industrielles.

Cet accord, signé sur le sol américain, témoigne également de la capacité retrouvée du Gabon à mobiliser des financements privés à l’international, en pleine période de redressement budgétaire. Il marque une rupture avec les pratiques extractivistes du passé, pour engager le pays dans une logique d’exploitation responsable, rentable et souveraine de ses ressources stratégiques. Le défi sera désormais de garantir la transparence contractuelle, la redevabilité, et un encadrement institutionnel solide pour que Mayumba devienne un modèle de gouvernance minière durable.