Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le Premier ministre a refait de manière synthétique le bilan du scrutin référendaire qui s’est tenu le samedi 16 novembre. En effet, Raymond Ndong Sima se félicite du résultat obtenu lors du vote du texte constitutionnel proposé en référendum par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et son Chef de file le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce, tout en saluant également la posture républicaine des acteurs du «non» qui a prévalu lors du débat.
Coup d’essai, coup de maître ?
Le CTRI vient de réussir l’un des plus gros défis de l’Histoire politique du Gabon. Arrivé en grande pompe à la suite des dernières élections présidentielles d’août 2023 entachées d’irrégularités, Brice Clotaire Oligui Nguema et les siens s’étaient engagés tambour battant à reprendre le pays pour le remettre sur les rails de la démocratisation. A la suite d’un renversement de l’ancien régime, ils s’étaient donné pour mission la refonte des institutions du pays. Près de deux ans plus tard, après le début du processus de la transition, les choses se mettent en place. Une case de plus a été cochée sur le chronogramme qui mènera le pays à sa réalité démocratique avec en toile de fond les institutions qui fonctionnent. Après un scrutin relativement bien organisé, samedi dernier, c’est le «oui» qui l’emportera finalement à l’issue d’un vote “inclusif et transparent” de l’avis de nombreux observateurs présents lors de cette échéance hautement cruciale pour le pays.
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Artisan de cette victoire du «Oui» avec un peu de 90% des votes, malgré un taux d’abstention de plus de 44%, Raymond Ndong Sima, Coordinateur national de la campagne référendaire du «Oui» n’a pas hésité à s’enthousiasmer du mérite et de l’importance du moment : «cette nette victoire du “oui” recueille provisoirement 91% des suffrages exprimés avec un taux de participation appréciable – compte tenu de la nature de l’objet du vote et de la période où il s’est tenu», peut-on lire.
Étape décisive pour l’avenir du pays ?
Le Premier ministre de la Transition ne se limite pas à remercier l’ensemble des acteurs qui ont été sollicités pour l’échéance. Il a également salué la qualité des débats entre le «Oui» et le «Non». «(…) Je salue aussi l’esprit civique de ceux qui ont, dans une attitude républicaine, porté la contradiction sur ce Projet faisant ainsi avancer dans notre pays, un débat d’idées vivant mais apaisé qui enrichit notre pays dans son processus de démocratisation», se réjouit-il. Un esprit de «fair-play» partagé par Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui s’est progressivement hissé parmi les leaders visibles du camp du «non» dans cette campagne, à la suite d’une intervention, après son vote samedi dernier. Cela dit, les prochaines semaines, voire les prochains mois seront décisifs pour la nation. En 2025, le pays se prépare à vivre une fièvre électorale post-PDG au sortir de laquelle, le pays retrouvera sa normalité constitutionnelle. Le taux d’abstention élevé fait partie des défis à relever par les autorités de transition, qu’ils le veuillent ou non.
Oligui Nguema désormais maître de son destin ?
Pour d’aucuns, le vote de la nouvelle constitution pavoise le chemin de l’homme qui a certainement un destin présidentiel, Brice Clotaire Oligui Nguema. A chacune de ses déclarations au cours de cette campagne et même avant, il était presque évident de s’apercevoir que l’actuel Chef de l’Etat gabonais ne cache plus ses ambitions présidentielles. «Votez massivement le “oui”, nous voulons changer les choses et construire le pays», a-t-il souvent publiquement déclaré lors de ses sorties populaires. Déclarations empreintes d’ambitions pour la fonction qu’il convoite ou simple effet de motivation pour les foules acquises à sa cause ? L’histoire nous le dira.