Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi l’architecte sénégalais Pierre Goudiaby Atépa pour concevoir Libreville II, la future capitale administrative du Gabon. Ce choix ne doit rien au hasard : Atépa incarne la réussite africaine dans un modèle économique libéral, un objectif que le Gabon souhaite atteindre en développant son propre tissu entrepreneurial. En s’appuyant sur l’expertise d’un architecte issu d’un pays à l’économie ouverte et compétitive, le Gabon cherche à impulser une dynamique similaire pour faire émerger ses propres champions économiques.
Mobiliser des capitaux sans peser sur les finances publiques
Le financement de ce projet, estimé à 1,4 milliard de dollars US, repose sur une approche diversifiée. Lors du 2ᵉ forum Gabon-Chine en septembre 2024, des investisseurs chinois ont annoncé une contribution de 830 milliards de francs CFA (1,407 milliard de dollars) pour soutenir Libreville II. En parallèle, le gouvernement explore d’autres sources, notamment un emprunt de 131,1 milliards de francs CFA (209 millions de dollars) auprès de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), destiné au Programme national de développement de la transition (PNDT). Cette stratégie vise à mobiliser des capitaux sans peser excessivement sur les finances publiques.
Assurer que les PME locales soient les premières bénéficiaires
Pour garantir une appropriation nationale du projet, le secteur privé gabonais est appelé à jouer un rôle clé. La Fédération des Entreprises du Gabon (FEG) a exprimé son intérêt pour participer activement aux grands chantiers, y compris Libreville II. Cette implication s’inscrit dans la volonté du pays de favoriser l’émergence d’un secteur privé robuste, capable de rivaliser avec des figures comme Atépa à l’échelle africaine. L’objectif est d’assurer que les PME locales bénéficient de ce projet structurant, plutôt que de laisser les multinationales capter l’essentiel des retombées économiques.
Ambitions du Gabon
Sur le plan stratégique, Libreville II dépasse la simple création d’une ville nouvelle. Pensée comme un hub économique et administratif, elle repose sur trois piliers : une gouvernance moderne et décentralisée, l’activation de pôles de croissance (cité financière, zone franche industrielle, agropoles, cité scientifique, tourisme et logistique), et l’attractivité internationale grâce à des infrastructures aux normes mondiales. Cette vision s’aligne avec les ambitions du Gabon de structurer son économie sur des bases plus compétitives, inspirées des succès observés dans d’autres économies africaines libérales.
Modèle d’excellent africain
En définitive, le projet Libreville II incarne une double ambition pour le Gabon : moderniser son appareil administratif tout en accélérant son développement économique. En confiant sa conception à Pierre Goudiaby Atépa, le pays envoie un signal fort sur sa volonté de s’appuyer sur des modèles d’excellence africains. Le défi reste maintenant de traduire cette ambition en réalité, en veillant à ce que cette initiative bénéficie réellement à l’émergence d’entrepreneurs gabonais capables de suivre les traces d’Atépa.
