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Gabon : Oligui Nguéma veut une société nationale de transit pour briser les blocages logistiques

le coup de coeur

Lors de l’ouverture du Séminaire gouvernemental consacré aux 100 premiers jours de son équipe, le président Brice Clotaire Oligui Nguéma a affiché l’ambition de créer une société nationale de transit. Objectif : reprendre la main sur un maillon stratégique de l’économie, aujourd’hui éclaté entre opérateurs privés, lourdeurs administratives et retards portuaires chroniques. L’initiative s’inscrit dans une politique de souveraineté économique assumée, où l’État entend piloter directement des secteurs jugés névralgiques.

Dans le contexte gabonais, le constat est alarmant. Selon l’Indice de performance logistique (LPI) 2023 de la Banque mondiale, le pays se classe 115ᵉ sur 139 nations. Les importations stagnent en moyenne 11,4 jours dans les ports, et les exportations 6,4 jours, pénalisant la compétitivité et provoquant des pertes, notamment pour les denrées périssables. « Les délais, les coûts et la fiabilité des chaînes logistiques sont gravement compromis », alerte la Banque mondiale. L’État veut désormais raccourcir ces délais et sécuriser les flux.

Mais le problème ne se limite pas aux quais. Les barrières réglementaires et techniques, les autorisations multiples et le manque de coordination pèsent lourdement sur l’activité. Le Gabon figure parmi les pays les plus restrictifs en matière de commerce des services : 66,7/100 pour les services professionnels, 62,4 pour les communications et 67 pour les transports, d’après l’Indice STRI 2020. Autrement dit, plus restrictif que la moyenne mondiale et africaine.

La future société nationale de transit pourrait jouer un rôle de chef d’orchestre, centralisant les procédures douanières, rationalisant les flux et imposant une discipline nouvelle dans le traitement des marchandises. L’enjeu est donc de réduire les coûts logistiques, fluidifier les échanges et améliorer l’image du pays auprès des investisseurs et partenaires commerciaux. L’idée, ambitieuse, s’inscrit dans le sillage d’autres retours stratégiques de l’État, comme la relance de la Société nationale des bois du Gabon (SNBG).

Pour Oligui Nguéma, c’est un signal fort. Après avoir investi dans les routes, l’énergie et les infrastructures portuaires, le Gabon veut aussi maîtriser ce qui se passe entre la frontière et le marché intérieur. Dans un monde où la logistique est la colonne vertébrale du commerce, créer une société nationale de transit pourrait être l’une des décisions les plus structurantes de son mandat. Mais le succès reposera sur un point : transformer un outil d’État en moteur de performance, et non en nouvelle machine bureaucratique.

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