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Gabon : Oyima efface les dettes d’avant 2023 dans le but de nettoyer le bilan de l’Etat 

le coup de coeur

Le ministre d’État de l’Économie, Henri-Claude Oyima, vient de frapper fort, très fort. Dans une mesure radicale visant à assainir les comptes publics, il a décidé que toutes les dettes et ordonnances de paiement antérieures à 2023 sont purement et simplement annulées. Présentée comme un geste de discipline budgétaire et de transparence, cette décision inédite en interroge plus d’un dans la gestion financière de l’État gabonais.

Sur le papier, l’opération a du sens. Nettoyer le bilan de l’État, redonner confiance aux partenaires et signaler que la rigueur prime désormais sur l’empilement des arriérés. Mais dans la pratique, le geste est lourd de conséquences et pose une question de savoir jusqu’où le ministre pourra-t-il tenir ce cap ? Annuler des créances anciennes, c’est bien, mais le problème de fond reste le même. Le Gabon reste prisonnier de charges de fonctionnement et d’un déficit massif de 15% du PIB, que Fitch Ratings qualifie de « irréaliste et risqué ».

Le PLF 2026, qui s’inscrit dans le cadre du budget “base zéro”, affiche des ambitions colossales avec 3321,5 milliards de fcfa d’investissements, six piliers de développement et une croissance espérée de 7,9%. Mais alors que les recettes pétrolières devraient baisser de 3%, que les emprunts grèvent déjà les revenus futurs, et que le FMI reste prudent, la suppression des dettes antérieures à 2023 apparaît presque comme un pansement sur une jambe de bois.

Fitch souligne d’ailleurs que la rigueur budgétaire exigée par le budget base zéro ne sera pas facile à appliquer dans un contexte où la masse salariale et le service de la dette absorbent l’essentiel des ressources. Dans ce cadre, les décisions audacieuses d’Oyima risquent de se heurter à la réalité où annuler les anciennes dettes ne fait pas apparaître de nouvelles marges de manœuvre pour financer des projets d’investissement gigantesques.

Alors que le gouvernement revendique modernisation et alignement sur la Constitution révisée, la question demeure : Henri-Claude Oyima pourra-t-il continuer à imposer ce type de décisions drastiques sans voir la pression financière et politique s’intensifier ? La suppression des dettes antérieures à 2023 est un signal fort oui, mais elle risque d’être insuffisante face à l’ampleur du défi budgétaire. Le PLF 2026 se transforme ainsi en véritable test pour la ténacité et la crédibilité du ministre de l’Économie.

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