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Gabon : Oyima présente un plan de développement de la croissance à 6 piliers

le coup de coeur

Le lancement officiel du Plan national de croissance et de développement (PNCD) 2026-2030 par le ministre Henri-Claude Oyima a marqué un moment solennel, le 23 juillet dernier, à Libreville. Avec six axes ambitieux allant de l’accès universel à l’eau et à l’électricité, à la justice sociale en passant par la modernisation des secteurs clés, le plan est présenté comme la nouvelle boussole du développement national. Mais une question demeure : avec quels moyens l’État entend-il financer ce projet herculéen dans un contexte de trésorerie aussi contraint ?

Le document de cadrage macroéconomique 2026-2028 publié par le ministère de l’Économie offre un portrait bien plus préoccupant : taux d’exécution des investissements publics inférieur à 5%, arriérés internes représentant 2,8% du PIB, dette globale à plus de 8500 milliards de fcfa, et absence de réformes concrètes en matière de gouvernance budgétaire. Les ambitions portées dans le PNCD semblent déconnectées d’une administration incapable, à ce jour, d’assurer la simple continuité de ses engagements.

L’accès à l’eau potable, par exemple, figure dans les objectifs répétés du gouvernement depuis plus de 15 ans. Pourtant, la SEEG peine à livrer des projets faute de paiements, et les zones rurales ne bénéficient toujours pas d’un réseau de distribution fiable. Le même constat s’applique à l’électricité, où l’augmentation des subventions ne compense plus les défaillances du secteur ni les coupures chroniques. Ce ne sont pas les intentions qui manquent, mais la rigueur de mise en œuvre et la capacité de l’État à tenir parole.

Le PNCD évoque également la création de logements et la promotion de l’entrepreneuriat. Or, la dette intérieure, estimée à plus de 3200 milliards de fcfa, étrangle les PME du bâtiment, des travaux publics et des services. Comment imaginer une relance de l’habitat ou de l’investissement productif quand les entreprises locales croulent sous les impayés de l’État ? Ce sont ces mêmes entreprises que l’on prétend vouloir “soutenir”, tout en les privant d’oxygène économique au quotidien.

Le gouvernement ambitionne 10% de croissance d’ici 2030, mais pour atteindre ce chiffre, il faudra d’abord construire sur du concret. Sans audit rigoureux, sans réforme du système de commande publique, et sans assainissement sérieux de la dette intérieure, le PNCD risque de n’être qu’un document de plus, oublié dans un tiroir, pendant que la croissance réelle continue de stagner. Henri Claude Oyima a décliné une vision ambitieuse pour 2026-2030, mais la réalité semble trahir une économie déjà à bout de souffle.

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