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Gabon : pour Fitch Ratings, le FMI ne risque pas de frapper à la porte

le coup de coeur

Dans son analyse du budget 2026 du Gabon, Fitch Ratings est catégorique. Pour l’agence de notation, le Fonds monétaire international (FMI) n’a aucune raison de se précipiter à Libreville. Selon l’agence, le déficit budgétaire de 15% du PIB prévu par le gouvernement est « irréaliste », fondé sur des prévisions de dépenses et de recettes pétrolières largement exagérées. En gros, les ambitions du budget 2026 relèvent davantage de la politique que de la rigueur économique. Fitch estime en somme que la hausse spectaculaire des dépenses, +97% par rapport à 2025, ne pourra être financée, ni sur le marché régional, ni à l’international.

L’agence pointe aussi un double mensonge comptable avec d’un côté, un plan d’investissement public gonflé, censé stimuler la croissance et de l’autre, des recettes pétrolières surestimées. Selon Fitch, l’État prévoit une baisse de 3% de la production mais une hausse de 36% des revenus pétroliers, un scénario improbable, rendu artificiellement plausible par le rachat d’Assala. Ce dernier est censé accroître la part de l’État dans les revenus du pétrole, mais comme le rappelle Fitch, la transaction a été financée par de l’emprunt, dont les remboursements grèveront la production future.

Le FMI observera donc à distance, mais n’interviendra pas. Certes, les arriérés de paiement envers les bailleurs ont été apurés, mais aucun programme concret ne sera engagé selon l’agence de notation américaine. Fitch considère qu’un déficit de 15% du PIB, financé à 60% par le marché intérieur et à 40% par l’extérieur, porterait la dette publique proche de 90% du PIB, contre 73% fin 2024. Dans ces conditions, un nouvel accord avec le FMI supposerait une cure de rigueur que l’exécutif semble peu disposé à entreprendre.

La question n’est donc plus de savoir si le FMI va aider, mais pourquoi il ne le fera pas. L’absence de transparence sur les comptes publics, l’endettement opaque lié au pétrole et la fuite en avant budgétaire sapent la confiance des bailleurs. Sans discipline financière et sans publication des vrais chiffres, le Gabon risque d’entrer en 2026 avec un budget virtuel et des partenaires réels aux abonnés absents. Autrement dit : le FMI ne frappera pas à la porte d’une maison sans fenêtres au risque de se compromettre. 

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