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Gabon : quand l’État se piège lui-même, Bilie-By-Nze dénonce le serpent fiscal qui se mord la queue

le coup de coeur

« Les entreprises ont du mal à payer leurs impôts parce que l’État leur doit de l’argent », a lancé Alain Claude Bilie By Nze sur X, pointant du doigt un paradoxe devenu structurel au Gabon. Derrière cette formule acerbe du « serpent qui se mord la queue », l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo présente une situation délicate d’un État asphyxié par ses propres retards de paiement et qui tente aujourd’hui de faire rentrer de force 804 milliards fcfa d’arriérés fiscaux dus par les entreprises.

Sous l’impulsion du ministre d’État Henri-Claude Oyima, le gouvernement a en effet lancé une vaste opération de recouvrement des « restes à recouvrer » (RAR) des exercices 2023 et 2024. Ces créances, estimées à 531 milliards pour 2023 et 273 milliards pour 2024, sont les fruits amers d’années de gestion fiscale fragmentée et de relations financières déséquilibrées entre l’État et le secteur privé. 

Si l’initiative traduit une volonté de rigueur, elle soulève également une question de fond. Comment exiger le paiement de dettes fiscales lorsque l’État lui-même n’honore pas les siennes envers les opérateurs économiques ? Et c’est là tout le problème. Derrière le beau discours de rigueur budgétaire, c’est tout un écosystème qui s’étouffe. Les retards de remboursement de la dette intérieure, les marchés publics impayés et la suppression unilatérale de certaines créances dues aux entreprises ont fragilisé la trésorerie du secteur privé. 

Dans ce contexte, les impôts deviennent un fardeau insoutenable pour des acteurs déjà sous pression. En cherchant à combler ses caisses, l’État risque donc d’aggraver la crise de liquidité qu’il prétend résoudre. Une boucle infernale que Bilie By Nze résume en une phrase « L’État se piège par ses propres manquements. » Quoi qu’il en soit, si cette campagne de recouvrement réussissait, elle pourrait générer l’équivalent de près de 20% du budget national et offrir une bouffée d’oxygène aux finances publiques.

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