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Gabon: quand Robert Bourgi s’adonne à son tour au “Kounabelisme” pour Oligui Nguema 

le coup de coeur

Dans un entretien exclusif accordé à L’Aube, l’avocat lobbyiste Robert Bourgi n’a pas hésité à vanter les mérites du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, désigné pour conduire la transition au Gabon. Déclarant que « Oligui est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », Bourgi semble non seulement céder à un léchage de bottes inapproprié teinté de «kounabelisme», mais il ignore profondément les défis pressants auxquels le pays est confronté depuis le coup d’État du 30 août 2023.

Les éloges de Bourgi envers Oligui Nguema sont particulièrement déplacés au regard de la gestion jugée “chaotique” de la Transition par de nombreux Gabonais. Pour l’avocat et conseiller politique “françafricain” le général devrait se présenter à la présidentielle. “Je trouve que le Parcours d’Oligui Nguema jusqu’à maintenant est bon. Je souhaite qu’il soit candidat à l’élection présidentielle”, a-t-il déclaré.

Transition : un bilan plus que mitigé

Pourtant, le pays traverse une période d’incertitude marquée par des décisions controversées, des dépenses extrabudgétaires et un manque de transparence, en dépit de quelques avancées sur le plan social. D’ailleurs, dans une interview accordée au journal Le Mbandja le 13 septembre 2024, l’ancien candidat à la présidentielle de 2023, le Pr Albert Ondo Ossa déclarait que la transition était un échec. « Non, la crise institutionnelle perdure et s’amplifie, on tend dangereusement vers la dictature, en passant par le culte de la personnalité. Rien ne sert de se voiler la face. La transition des militaires est un cuisant échec », affirmait le candidat de la plateforme Alternance 2023. Ainsi, au lieu de redresser une situation politique et économique déjà fragile, Oligui Nguema semble privilégier des actions populistes qui ne font qu’aggraver la méfiance envers le nouveau régime.

Une collusion avec le PDG

L’avocat Franco-Libanais, qui se présente lui-même comme un proche du défunt président Omar Bongo Ondimba, semble également occulter l’affinité d’Oligui Nguema avec le Parti démocratique gabonais (PDG), le parti au pouvoir sous l’ancien président Ali Bongo, que de nombreux Gabonais ont appelé à une suspension de trois ans lors du Dialogue national inclusif (DNI) d’avril dernier à Angondjé. Une suspension qui n’a jamais été actée malgré “un effet immédiat” prononcé par la ministre de la Réforme des Institutions, Murielle Minkoué Mezui, lors de la lecture du rapport final du DNI au palais de la présidence de la République gabonaise. 

Cette proximité soulève des interrogations sur la véritable volonté de changement et de renouveau politique quand on sait. Les déclarations de Bourgi, qui appellent à des élections rapides avec Oligui comme candidat, ne font qu’ajouter à la confusion, laissant penser que le général pourrait chercher à se maintenir au pouvoir, malgré les normes démocratiques établies.

Intérêts personnels de Bourgi : un scoop ?

Il est également difficile de ne pas percevoir une tentative de manipulation des esprits derrière les louanges de Bourgi. En présentant Oligui comme le « bon choix » pour le Gabon, il ignore les réalités de la charte africaine de la démocratie qui prohibe les leaders de transition de se présenter aux élections à venir. Ce discours dénote une volonté de réinstaurer un régime autoritaire, tout en travestissant la réalité d’un peuple en quête de changement véritable.

En fin de compte, les propos de Me Bourgi, loin de contribuer à la réflexion sur l’avenir du Gabon, semblent servir des intérêts personnels et politiques. Alors que le pays a besoin de leaders capables de rétablir la confiance et de gérer efficacement les affaires publiques, l’adoration aveugle pour Oligui Nguema, plutôt que d’être une stratégie gagnante, pourrait précipiter le Gabon dans un cycle de désillusion et de mécontentement populaire.

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