spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon : quelles réponses à la question de la protection du pouvoir d’achat et des droits économiques des citoyens ?

le coup de coeur

Le pouvoir d’achat des Gabonais est aujourd’hui l’une des préoccupations majeures du pays. En 2023, l’inflation a atteint des niveaux préoccupants, notamment en raison de la hausse des prix des produits alimentaires, du carburant et des biens importés. Selon les dernières estimations de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), l’inflation dans la zone CEMAC, dont fait partie le Gabon, a dépassé les 7%. Les Gabonais, particulièrement ceux des classes moyennes et populaires, souffrent de cette perte de pouvoir d’achat, un phénomène qui touche directement leur quotidien.

Dans ce contexte, la révision constitutionnelle devait impérativement répondre à cette crise économique et proposer des solutions concrètes pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Or, le projet de constitution actuel semble déconnecté de ces préoccupations urgentes. Bien que la question de la justice sociale et du bien-être des citoyens soit évoquée, il n’y a aucune mention explicite de mesures immédiates et concrètes pour lutter contre l’inflation ou la précarité économique. La révision constitutionnelle aurait par exemple pu introduire des mécanismes garantissant un contrôle plus strict des prix des produits de première nécessité, ainsi que des mesures fiscales visant à alléger la charge des plus vulnérables.

Intégration d’une politique alimentaire nationale

La hausse des prix des produits alimentaires de base, comme le riz, le maïs, ou l’huile, est l’une des causes principales de cette érosion du pouvoir d’achat. La révision de la constitution aurait pu intégrer une politique alimentaire nationale sur les grandes lignes, visant à encourager l’agriculture locale et réduire la dépendance aux importations coûteuses, vu que ce projet de constitution semble se substituer aux lois et politiques publiques. Une telle politique aurait permis à long terme, de stabiliser les prix et d’assurer une meilleure sécurité alimentaire pour la population gabonaise.

Les droits économiques, y compris l’accès à l’eau potable, à l’éducation et à la santé, sont également des enjeux clés. Le Gabon, malgré ses ressources naturelles, peine à fournir un accès universel à ces services de base. Le projet de constitution ne prévoit à ce titre, pas de garanties solides pour un financement équitable de ces secteurs. Des réformes constitutionnelles devaient par exemple, inclure la création de mécanismes financiers pérennes pour garantir un accès universel aux services publics et protéger les Gabonais contre la précarité sociale. Rien n’a été fait en ce sens. 

Un cadre juridique adéquat

Les mesures envisagées pour lutter contre la pauvreté doivent aller au-delà de simples engagements. La constitution aurait pu établir un cadre juridique qui oblige l’État à déployer des stratégies claires pour soutenir les ménages les plus fragiles. Cela aurait pu inclure l’augmentation des allocations familiales, l’extension des subventions pour les produits alimentaires de première nécessité et un renforcement des politiques de logement abordable. Or, la question du foncier et du logement n’est que très partiellement évoquée. 

Si la nouvelle constitution ne répond pas aux défis du pouvoir d’achat et des droits économiques des citoyens, les Gabonais risquent de continuer à vivre dans une précarité croissante, avec un système économique qui ne profite qu’à une minorité. Le débat plutôt que d’être politisée aurait pu se tourner vers ses questions essentielles d’autant qu’en décaissant 28 milliards de nos fonds et de nos francs, c’est une obligation. 

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles