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Gabon/Référendum 2024 : le « OUI » l’emporte avec un score soviétique de 91,80%

le coup de coeur

Le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024, destiné à redéfinir les bases de la gouvernance du Gabon, a été marqué par un taux de participation décevant de moins de 55%, selon les résultats annoncés par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, ce dimanche 17 novembre. Malgré une campagne de propagande intense en faveur du « OUI » qui s’impose à 91,80% et qui a saturé les rues et les réseaux sociaux, l’engouement populaire n’a pas été au rendez-vous. Dans de nombreuses zones, les bureaux de vote sont restés presque vides, avec des électeurs peu enclins à se déplacer, signe d’une profonde déception face au manque d’information claire sur le projet constitutionnel.

Le score final, qui attribue une victoire écrasante au « OUI » avec un résultat de 91,80%, semble à première vue un triomphe incontestable pour les autorités de la transition. Cependant, le niveau de participation interroge. Comme nous vous le révélions, dans des zones stratégiques comme Awoungou ou Belle Vue, certains bureaux n’ont vu que 3 à 6 électeurs toutes les dix minutes, un taux d’afflux bien en deçà des standards habituels. Ce désintérêt généralisé semble être le fruit d’une mauvaise vulgarisation du projet et d’un débat public quasi inexistant, où les enjeux de la révision constitutionnelle ont été peu ou mal expliqués aux Gabonais. Résumé à des arguments politiques. 

Malgré les appels à voter « NON » lancés par des figures de l’opposition comme Hervé Patrick Opiangah, Albert Ondo Ossa et Alain Claude Bilié By Nze, le « OUI » a donc au final, largement dominé. Cependant, cet apparent soutien massif au projet de révision ne semble pas refléter un véritable choix éclairé de la population, mais plutôt un vote dicté par une communication essentiellement unilatérale. Le manque de dialogue démocratique et la communication politique axée sur un seul message ont probablement contribué à creuser un fossé entre les autorités et les citoyens, déjà méfiants après des années de gouvernance contestée.

Un autre élément préoccupant de ce référendum est la réapparition des méthodes clientélistes caractéristiques du régime précédent. Des centaines de citoyens, souvent parmi les plus vulnérables, ont été transportés en bus et payés pour assister à des rassemblements de soutien au « OUI », une pratique qui rappelle les anciens travers du Parti démocratique gabonais (PDG) censée ne plus être aux affaires. Cette manipulation des masses, où l’argent prime sur la conviction, a terni l’image de ce référendum et a souligné l’absence de véritable engagement démocratique dans le processus. 

Au-delà de l’aspect symbolique de ce vote, ce référendum marque également une évolution inquiétante de la scène politique gabonaise. Avec un « OUI » qui l’emporte massivement, le pays semble se diriger vers un avenir dominé par un pouvoir centralisé autour d’un président omniprésent, voire omnipotent. La révision constitutionnelle renforce l’exécutif, consolidant la position du général Oligui Nguema et de ses alliés. Elle soulève des questions sur la véritable nature de la transition et sur la possibilité d’une rupture avec les pratiques du passé. 

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