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Gabon : sabotage de la centrale thermique d’Alénakiri, réalité ou simple manœuvre pour gagner du temps? 

le coup de coeur

L’annonce du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) sur un prétendu sabotage des installations de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Selon le porte-parole du CTRI, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, une attaque ciblée contre la centrale thermique d’Alénakiri serait à l’origine des coupures d’électricité massives qui plongent le Grand Libreville dans le noir depuis plusieurs jours. Cet acte aurait également aggravé les difficultés d’approvisionnement en eau, créant une crise sans précédent.

Une enquête ouverte

Face à cette situation, le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a ordonné une enquête pour identifier et sanctionner les auteurs de ce qu’il qualifie d’acte criminel. Une réaction qui semble logique, mais qui arrive dans un contexte où la SEEG peine depuis des années à assurer un service fiable. Le délestage, autrefois ponctuel, est devenu chronique, affectant aussi bien les ménages que les entreprises et freinant le développement du pays. Dès lors, une question essentielle se pose : s’agit-il réellement d’un sabotage, ou cette déclaration du CTRI sert-elle surtout à gagner du temps, en attendant que l’État trouve un compromis avec ses nouveaux partenaires énergétiques ?

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Depuis plusieurs mois, des discussions sont en cours entre le gouvernement et des acteurs clés du secteur, notamment Aggreko et Karpowership, en vue de renforcer la production énergétique du pays. Ces négociations, bien que prometteuses, tardent à aboutir, laissant la population dans l’incertitude. Il est donc légitime de se demander si cette accusation de sabotage ne sert pas avant tout à justifier les coupures actuelles et à masquer les difficultés de transition vers un système plus stable. Pour de nombreux Gabonais ayant suivi cette actualité, le CTRI devrait emprisonner les contrevenants. « Tous les employés et même les sociétés sous-traitant travaillant dans ce site doivent être auditionnés et sanctionner avec la plus grande rigueur« , a commenté Youri Assandi, sous le communiqué de la Présidence de la République sur Facebook.

Les populations toujours victimes

Si l’attaque contre Alénakiri est avérée, elle révèle une faille majeure dans la protection des infrastructures stratégiques du Gabon. Mais si elle est exagérée, alors elle pourrait bien être un écran de fumée visant à détourner l’attention des problèmes structurels de la SEEG et des lenteurs dans la mise en œuvre des solutions alternatives. C’est ce que pensent d’autres compatriotes qui ont également commenté la vidéo du communiqué N069 du CTRI sur Facebook. « C’est plus Akourname 2 ? En vrai ça n’avait pas besoin de communiqué du CTRI, car avant ça le CTRI n’a pas fait de communiqué. Le vandalisme c’est hier hier seulement, les coupures dure depuis 1 an où bien les câbles coupés ont maintenant emmené les coupures jusqu’au CTRI« , a commenté Mougoula Horsie Leslye.

Pendant ce temps, les Gabonais continuent de subir des coupures interminables, sans réelle visibilité sur l’avenir énergétique du pays. Et c’est là que réside tout le problème : quelles que soient les causes réelles de la crise, les conséquences restent les mêmes pour la population, qui doit composer avec des coupures d’électricité de plus en plus fréquentes et un accès à l’eau toujours plus incertain. 

La SEEG prisonnière d’une mauvaise gestion ?

Cette situation, si elle perdure, risque non seulement d’aggraver le mécontentement social, mais aussi de fragiliser davantage l’économie, en paralysant les activités industrielles et commerciales déjà mises à rude épreuve par l’instabilité énergétique. Mais au-delà de la question du sabotage, une autre interrogation mérite d’être posée : pourquoi la situation énergétique du Gabon reste-t-elle aussi précaire, malgré les investissements annoncés et les promesses de réformes ? 

La SEEG, qui devrait être le pilier d’un service public essentiel, semble prisonnière d’un cercle vicieux où insuffisance de moyens, mauvaise gestion et manque de vision à long terme se conjuguent pour maintenir le pays dans une dépendance énergétique inquiétante. À qui profite réellement cette situation ? Et surtout, combien de temps encore faudra-t-il attendre avant qu’une solution durable soit enfin mise en place ?

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