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Gabon : un ciel plombé par les taxes, l’IATA tire la sonnette d’alarme 

le coup de coeur

Alors que Libreville ambitionne de devenir un hub logistique régional en Afrique centrale, le ciel gabonais se trouve aujourd’hui menacé par ses propres décisions. Une hausse brutale de +157% des redevances de sûreté aéroportuaire, dénoncée dans une correspondance confidentielle de l’Association internationale du transport aérien (IATA) datée du 29 mai 2025, vient compromettre des années d’efforts pour renforcer la connectivité aérienne nationale.

Selon cette lettre, que nos confrères de GabonReview ont pu consulter, les taxes sont passées de 7 à 18000 fcfa sur les vols régionaux, et de 10 à 23 000 fcfa sur les vols internationaux. Une explosion tarifaire dénoncée comme un non-sens économique, intervenant sans concertation préalable, en contradiction flagrante avec les principes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), lesquels imposent une consultation des usagers et une justification par une analyse coût-efficacité. 

Cette décision, selon le vice-président régional de l’IATA, Kamil Alawadhi, constitue une entrave directe à la compétitivité du Gabon, qui applique déjà un régime fiscal considéré comme « surchargé » à l’aéroport de Libreville, par rapport à Douala, Brazzaville ou Malabo. Les compagnies locales Afrijet et FlyGabon, déjà fragilisées, avaient alerté sur le caractère « insoutenable » de cette politique. Leur cri d’alarme semble désormais renforcé par la voix de plus de 300 compagnies aériennes mondiales représentées par l’IATA.

En réponse, le gouvernement gabonais a institué en urgence un groupe de travail multisectoriel pour évaluer la structure tarifaire aéroportuaire.  Mais une question s’impose, pourquoi une telle décision a-t-elle été prise sans vision sectorielle globale, ni coordination avec les ministères du Tourisme, de l’Économie ou de la Planification ?

Alors que de l’autre côté, la CEDEAO a engagé depuis 2023 une réforme régionale pour réduire les taxes sur le transport aérien, le Gabon, lui, semble naviguer à contre-courant. Sauf rétropédalage stratégique, le pays pourrait se retrouver exclu des nouvelles dynamiques régionales d’intégration aérienne, au profit de voisins plus agiles. La taxation punitive peut générer des recettes immédiates… mais au prix d’un isolement économique durable.

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