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Gabon : un « hub économique » qui peine à séduire les investisseurs étrangers

le coup de coeur

Le dernier World Investment Report 2025 publié par l’ONU Commerce et Développement vient une nouvelle fois rappeler l’écart entre l’ambition du Gabon et sa réalité économique. Alors que le pays se rêve en « hub économique et logistique » en Afrique centrale, il ne figure qu’à la 19ᵉ place africaine des destinations d’investissements directs étrangers (IDE) en 2024, avec 1,14 milliard de dollars captés. Un chiffre modeste, surtout comparé aux pays en tête du classement.

En Afrique, le grand gagnant reste l’Égypte, qui a attiré 46,57 milliards de dollars d’IDE, notamment grâce au méga-projet de la péninsule de Ras El-Hekma porté par le fonds souverain d’Abu Dhabi. Derrière, on retrouve l’Éthiopie (3,98 milliards), la Côte d’Ivoire (3,80 milliards), le Mozambique (3,55 milliards) ou encore l’Ouganda (3,30 milliards). Même des pays au marché intérieur limité comme la Namibie (2,06 milliards) ou la Mauritanie (1,53 milliard) ont fait mieux que le Gabon.

Le paradoxe est d’autant plus flagrant que les IDE ont bondi de 75% en Afrique en 2024, atteignant 97,03 milliards de dollars. Même sans la performance exceptionnelle de l’Égypte, les flux vers le continent ont progressé de 12% pour se hisser à 62 milliards. La dynamique est là, elle concerne quasiment toutes les sous-régions : +44% en Afrique australe, +13% en Afrique centrale et +12% en Afrique de l’Est. Or, au moment où ses voisins profitent de cet afflux de capitaux, le Gabon stagne.

Ce retard tient autant à des problèmes de gouvernance qu’à un environnement des affaires jugé peu compétitif. Entre l’instabilité politique récente, les coûts de production élevés, la lourdeur administrative et un climat juridique imprévisible, le pays peine à rassurer les investisseurs. Pire, les discours sur la diversification économique et la transformation industrielle se heurtent à des infrastructures insuffisantes et à un cadre réglementaire souvent perçu comme hostile ou opaque.

En se contentant de 1,14 milliard de dollars d’IDE, le Gabon envoie un signal contradictoire : celui d’un pays riche en ressources, positionné stratégiquement dans la région, mais incapable d’attirer des capitaux à la hauteur de ses ambitions. Tant que les réformes structurelles ne seront pas menées avec courage et cohérence, le rêve de hub économique restera un slogan politique. Les investisseurs, eux, iront là où leurs capitaux trouvent sécurité, visibilité et retour sur investissement.

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