Le rapport Africa’s Pulse d’avril 2025 de la Banque mondiale anticipe une croissance économique de 3,5% en Afrique subsaharienne, une dynamique portée par la baisse de l’inflation et la reprise des investissements. Pour le Gabon, ce contexte offre une marge de manœuvre, à condition de transformer en profondeur son climat des affaires. La résilience de l’économie régionale pourrait ainsi bénéficier au pays, s’il s’engage dans une réforme crédible de ses institutions économiques.

Le Gabon fait face à une double contrainte : la dépendance à ses ressources naturelles et un déficit de gouvernance économique. Or, la Banque mondiale recommande aux États africains d’améliorer la transparence, la redevabilité et la concurrence. Ces piliers sont cruciaux pour restaurer la confiance des investisseurs dans un pays comme le Gabon, où les lourdeurs administratives et l’opacité freinent l’initiative privée.

Pour capter les investissements privés, le pays devra aussi offrir un cadre fiscal plus lisible et équitable. Cela implique de réformer l’assiette fiscale sans alourdir la pression sur les ménages et les PME, tout en combattant les niches injustifiées. La révision de la fiscalité doit aller de pair avec une meilleure efficacité des dépenses publiques, notamment en santé, éducation, électricité et eau.

En réduisant les dépenses improductives et en favorisant une allocation plus stratégique des ressources, le Gabon pourrait réorienter son budget vers la croissance inclusive. Cette démarche permettrait aussi de consolider la relation entre l’État et les contribuables, élément fondamental pour une gouvernance moderne.

La conjoncture actuelle constitue donc une opportunité pour le Gabon d’accélérer sa transition vers une économie plus diversifiée et compétitive. Mais pour y parvenir, le pays devra faire preuve de volonté politique et s’aligner sur les bonnes pratiques promues par les institutions internationales comme la Banque mondiale.