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Gabon vs Guinée Conakry : deux visions opposées du développement du football sur le continent 

le coup de coeur

Alors que plusieurs joueurs gabonais signent dans des clubs guinéens, notamment Hafia FC, le contraste entre les deux championnats devient de plus en plus évident. En comparant la Ligue 1 Pro guinéenne et le National Foot 1, se dessinent deux modèles aux ambitions bien différentes en matière de développement du football et des jeunes talents. Et à ce jeu, la Guinée, d’où sont originaires Paul Pogba champion du monde 2018 ou encore Naby Keita, ancienne star de Liverpool, se montre mieux préparée. Et pour cause, la Ligue 1 Pro guinéenne s’appuie sur des institutions historiques comme Horoya AC, AS Kaloum et Hafia FC. Hafia FC qui vient de s’offrir trois de nos talents, triple champion d’Afrique dans les années 1970, a récemment entrepris une restructuration ambitieuse, attirant des joueurs étrangers en quête de relance.

C’est dans ce contexte que le jeune défenseur Kila Omfia Mick Brendy quitte Mangasport pour filer au Hafia FC, vice-champion de Guinée. Le club bénéficie de soutiens privés, de stades modernes comme celui de Nongo, et d’une stratégie régionale de recrutement, en particulier vers l’Afrique centrale. La Guinée ne peut certes pas encore rivaliser financièrement avec le Maghreb, mais elle propose un écosystème stable, avec une diffusion numérique croissante, des contrats clairs et un accès régulier aux compétitions continentales. À l’inverse, le National Foot 1 gabonais reste enfermé dans une dynamique fragile avec peu de matches retransmis, des structures de formation peu outillées, une faible présence dans les tournois CAF et des retards de paiement réguliers dans certains clubs.

Le jeune défenseur Kila Omfia Mick Brendy quitte Mangasport pour filer au Hafia FC, vice-champion de Guinée.

Malgré des talents bruts exceptionnels, peu arrivent à passer un cap structuré localement. Le départ précoce des joueurs vers d’autres pays africains est devenu une constante. Le Gabon forme, mais ne transforme pas. Un peu comme pour ses ressources naturelles. La Guinée de son côté, parie sur l’attractivité régionale pour faire croître sa Ligue 1 Pro. Elle attire des Gabonais, des Camerounais, des Maliens, en leur offrant temps de jeu, exposition, et parfois tremplin vers l’Europe ou l’Afrique du Nord.

Le Gabon, en revanche, n’a pas encore défini un projet clair de développement du football local. Les académies privées sont rares, les partenariats avec des clubs étrangers quasi inexistants, et les entraîneurs souvent sous-payés. La refonte des textes, la professionnalisation des ligues, et le renforcement de la Direction technique nationale sont autant de chantiers engagés au Gabon. Mais les résultats se font attendre. Face à des pays comme la Guinée qui avancent, le temps perdu ne se rattrape pas aisément.

Le contraste est pour l’heure saisissant. La Guinée, malgré des moyens modestes, se donne les moyens d’attirer, de structurer et de faire progresser ses talents et ceux d’ailleurs. Le Gabon, pourtant plus riche, peine à transformer son potentiel en dynamique durable. Tant que cette situation perdure, d’autres Omfia, Bekale et Biteghe franchiront la frontière… à sens unique.

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