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Global gas report : la production gazière africaine recule, l’alerte résonne jusqu’au Gabon

le coup de coeur

Le dernier Global Gas Report 2025, publié par l’International Gas Union en partenariat avec Rystad Energy, sonne comme un rappel brutal des limites du potentiel africain. En 2024, la production de gaz naturel du continent est passée de 289 à 272 milliards de m³, soit un recul de 17 milliards de m³ en un an. Ce constat est d’autant plus inquiétant qu’il intervient malgré la mise en service de nouveaux projets censés renforcer l’offre.

L’Algérie, premier producteur du continent et fournisseur clé de l’Europe, concentre l’essentiel de ce déclin. Le vieillissement des gisements y a entraîné une baisse significative de la production, forçant Alger à lancer fin 2024 sa première série d’appels d’offres en amont depuis près d’une décennie pour tenter de revitaliser son industrie. Pendant ce temps, quelques pays comme le Nigeria ou l’Angola ont affiché de timides hausses, et le Congo a marqué un tournant en devenant exportateur de GNL grâce à sa première unité flottante de liquéfaction.

Mais le tableau d’ensemble reste sombre. La dépendance à des champs matures, les retards accumulés sur de grands projets et un déficit chronique d’investissements continuent de freiner le continent. La Mauritanie et le Sénégal n’ont commencé à accroître leur capacité qu’en 2025 avec le développement de Greater Tortue Ahmeyim, tandis que les projets mozambicains restent plombés par des contraintes sécuritaires et techniques. Au final, le gaz africain peine à s’imposer durablement comme alternative fiable face à une demande mondiale en forte hausse.

Cette fragilité est observée de près en Europe, qui a vu ses importations de GNL bondir de 23,6% au premier semestre 2025. La dépendance aux flux africains reste stratégique, mais elle risque de se heurter à une offre instable. C’est là que le cas du Gabon devient intéressant. Libreville a fait du gaz l’un des piliers de sa diversification économique, en s’appuyant sur l’opérateur Perenco, déjà actif dans le pétrole et désormais moteur de la stratégie gazière nationale.

Alors que le gouvernement gabonais table sur une croissance de 7,8% en 2026, la question vaut son pesant d’or : comment atteindre un tel objectif si le secteur gazier continental, dont le Gabon veut faire un levier, montre déjà ses limites structurelles ? Le pays n’échappe pas aux réalités du marché. Attirer des capitaux, exécuter rapidement les projets et sécuriser l’offre seront des conditions sine qua non. À défaut, l’ambition gazière gabonaise pourrait rester un mirage, comme c’est déjà le cas pour plusieurs voisins du continent.

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