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GOC-Tullow Oil : l’opération de rachat suspendue faute de financement ?

le coup de coeur

Annoncé comme un tournant stratégique pour la souveraineté énergétique du Gabon, le rachat des actifs de Tullow Oil par la Gabon Oil Company (GOC) pourrait connaître aujourd’hui un sérieux revers. L’opération, estimée à 180 milliards de fcfa, serait suspendue, faute de financement, croit savoir le très introduit Africa Intelligence. En cause : les lenteurs dans la mobilisation des fonds par Gunvor, le trader suisse censé structurer le financement. Ce blocage, s’il est avéré, mettrait en lumière une fragilité récurrente : celle d’un champion national incapable de boucler seul des acquisitions majeures.

Malgré son rôle central dans la stratégie pétrolière nationale, la GOC fonctionne encore comme une entité sous perfusion, dépendante de partenaires extérieurs pour chaque mouvement stratégique. Son incapacité à lever des fonds de manière autonome fragilise sa légitimité et l’empêche d’endosser pleinement son rôle d’outil de reconquête économique. Cette dépendance récurrente questionne la sincérité de la volonté affichée de souveraineté énergétique.

Ce n’est pas la première fois que la GOC se retrouve dans une position d’attente, faute de marges financières ou d’agilité opérationnelle. Si elle veut devenir autre chose qu’un bras étatique symbolique, elle devra disposer d’une véritable autonomie budgétaire, de compétences techniques renforcées, et d’un cadre de gouvernance qui lui permette d’évoluer au rythme du marché. Or, rien de tout cela ne semble encore en place.

Plus grave encore, ce blocage freine la dynamique de « gabonisation » des permis pétroliers, qui vise à transférer la gestion d’aqqctifs stratégiques de mains étrangères à des entités nationales. En échouant à finaliser le dossier Tullow, la GOC envoie un signal d’impréparation à l’ensemble du secteur : elle veut acquérir, mais ne peut pas. L’effet d’entraînement que ce rachat aurait pu déclencher chez d’autres opérateurs est désormais compromis.

Ce dossier sonne comme un rappel brutal pour un État qui veut reconquérir sa souveraineté énergétique doit d’abord se doter d’instruments solides, indépendants, bien financés et bien gouvernés. Faute de quoi, la GOC risque de rester une belle façade sur un échafaudage bancal. Il est temps de revoir en profondeur son modèle économique, avant de poursuivre de nouvelles conquêtes.

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