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Gouvernance : le nouvel emprunt de 342 milliards de fcfa devrait générer des intérêts annuels de 32,5 milliards 

le coup de coeur

Le Gabon a récemment levé 570 millions de dollars (environ 342 milliards de fcfa) sur les marchés internationaux, avec un taux d’intérêt de 9,5%. Ce nouvel emprunt entraîne un coût annuel en intérêts de 54,15 millions de dollars (environ 32,5 milliards de fcfa), qui vient s’ajouter aux engagements financiers déjà existants. Cette somme représente une charge non négligeable pour le budget de l’État, alors que le pays fait face à d’autres priorités telles que l’éducation, la santé et les infrastructures. L’émission de cet Eurobond montre que le Gabon peut toujours mobiliser des fonds sur les marchés, mais les conditions de financement sont plus strictes que par le passé.

Dans un contexte de notation souveraine abaissée par Fitch et Moody’s, la confiance des investisseurs envers le Gabon est relative. Le taux élevé de cet emprunt traduit une prime de risque importante, indiquant que les marchés considèrent le pays comme un emprunteur à risque. Pour comparaison, d’autres pays de la région, avec une situation économique plus stable, obtiennent des financements à des taux nettement inférieurs. Cette différence souligne les défis auxquels fait face l’économie gabonaise pour améliorer sa crédibilité financière.

L’impact de ces intérêts sur les finances publiques se fait déjà sentir. Le gouvernement devra rééquilibrer son budget en limitant certaines dépenses ou en augmentant les recettes fiscales pour compenser cette nouvelle charge. Avec une dette totale estimée à environ 9 600 milliards de fcfa et un ratio dette/PIB proche de 71%, la marge de manœuvre reste limitée. La soutenabilité de cette dette dépendra donc de la capacité du pays à stimuler la croissance économique et à mieux gérer ses ressources financières.

Malgré cette nouvelle dette, le gouvernement affirme que cet emprunt vise à refinancer des obligations arrivant à échéance et à financer des projets structurants. Toutefois, une question demeure : cette stratégie permettra-t-elle réellement d’améliorer la situation économique ou repousse-t-elle simplement le problème à plus tard ? L’évolution de la situation financière du pays dans les prochains mois apportera des éléments de réponse.

Par ailleurs, une analyse des obligations passées du Gabon montre que depuis 2017, le pays a contracté plusieurs emprunts sur les marchés internationaux, totalisant plus de 3 milliards de dollars (environ 1 800 milliards de fcfa). Cette stratégie d’endettement a entraîné une hausse progressive du service de la dette, mettant à rude épreuve les finances publiques. Sans une augmentation significative des recettes non pétrolières, le risque d’une crise budgétaire reste présent.

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