Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo s’est félicité samedi 31 mai de la décision de la Cour internationale de justice (CIJ), attribuant l’île Mbanié et les îlots Cocotiers et Conga à la Guinée équatoriale. « Je suis sûr que le président du Gabon, Oligui sera compréhensif afin que tout se passe très bien », a déclaré le doyen des chefs d’État africains en recevant officiellement l’arrêt de la CIJ, y voyant « une victoire pour les deux parties » comme le révèlent nos confrères de Connaissance des Énergies. Une formule qui se veut conciliante, mais qui masque mal l’ampleur de la déception côté gabonais.
La reconnaissance de la souveraineté équato-guinéenne sur ces trois îlots met fin à un contentieux remontant à 1972, époque où les tensions frontalières menaçaient d’embraser la sous-région. Selon Obiang Nguema, c’est la patience et la prudence qui ont permis d’éviter un conflit. « Nous avions la conviction que les îles appartenaient à la Guinée équatoriale », a-t-il affirmé, se référant à la convention franco-espagnole de 1900, considérée comme base légale par la CIJ.
Cette déclaration intervient alors que la décision judiciaire est critiquée au Gabon, notamment sur les réseaux sociaux. Certains y voient une perte stratégique, tant sur le plan territorial que pétrolier, les eaux entourant les îlots étant considérées comme prometteuses en hydrocarbures. Malgré cela, le président Oligui Nguema a préféré l’apaisement, réaffirmant « le choix du dialogue et de la concertation avec nos voisins Equato-guinéens ».
Libreville n’exclut d’ailleurs pas d’ouvrir des discussions sur des compensations. D’après des sources proches de la présidence, une visite à Malabo serait prévue avant le sommet de la CEEAC du 7 juin. Les enjeux géopolitiques restent donc entiers, dans un contexte où la stabilité régionale et la coopération économique sont plus que jamais nécessaires.