L’Afrique veut passer à la vitesse supérieure pour concrétiser son intégration économique. Le 13 août dernier à Maputo, la Banque africaine de développement (BAD), le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et la plateforme d’investissement Africa50 ont signé un partenariat stratégique visant à combler le maillon manquant de l’intégration continentale : les infrastructures.

Avec un PIB combiné de 3400 milliards de dollars et 1,3 milliard d’habitants, la ZLECAf est la plus grande zone de libre-échange depuis la création de l’OMC. Pourtant, les échanges intra-africains plafonnent entre 15 et 18%, très loin derrière l’Europe (68%) et l’Asie (59%). Sauf que des infrastructures insuffisantes ralentissent le transport des biens, des services et des personnes.

Le protocole d’accord signé à Maputo met en place un cadre global pour identifier, concevoir et financer des projets structurants. Les priorités vont des corridors de transport multimodal, aux infrastructures transfrontalières, ports et aéroports, en passant par les plateformes logistiques et numériques avec pour objectif de réduire le coût des échanges, améliorer la compétitivité des entreprises africaines et faciliter leur intégration dans l’économie mondiale.

A noter que le numérique occupe une place centrale dans cette stratégie avec des centres de données, plateformes e-commerce panafricaines et solutions digitales viendront compléter le dispositif. La BAD, déjà à l’avant-garde des corridors économiques, a investi 55 milliards de dollars en neuf ans, dont 8 milliards pour 109 projets transfrontaliers. La mise en œuvre de cette stratégie sera structurée autour de plans triennaux et de groupes techniques de coordination, donnant au continent les moyens de transformer son immense marché potentiel en moteur réel de croissance et d’industrialisation.