Dans une tribune exclusive reçue par notre rédaction, le député de la transition Jo Dioumy Moubassango dénonce la légèreté avec laquelle certains responsables politiques se vautrent dans des postures d’activistes en se répondant sur les réseaux sociaux. Il estime que ces derniers n’arrivent pas à se hisser au niveau de leurs responsabilités, car ils manquent à leur devoir de réserve. « On ne dirige pas un pays avec la seule volonté populaire », rappelle-t-il. Lecture.
Ce que je dénonce, c’est la facilité qu’ont certains responsables à se répandre sur les réseaux sociaux pour tout et n’importe quoi. Cette propension à ne pas s’élever au niveau des fonctions qu’ils occupent, en observant un minimum de devoir de réserve, nuit gravement à la promotion de la jeunesse gabonaise.
De plus en plus de responsables estiment que les jeunes Gabonais sont incapables de faire preuve de retenue, simplement parce que certains expriment leurs désaccords sur la place publique, notamment sur les réseaux sociaux. Il est donc compréhensible que le Chef de l’État, en tant qu’autorité de nomination, s’interroge sur l’opportunité de nommer un jeune, sachant qu’au moindre désaccord, cela pourrait se retrouver sur internet.
Nous ne sommes pas des activistes, nous sommes des responsables politiques. Je ne dis pas que nous devons toujours être d’accord avec les orientations du Président de la République, mais je dis que lorsqu’on a la chance de pouvoir le rencontrer, on peut lui exprimer directement nos réserves.
Je réaffirme ici ce que j’ai déjà dit sur un plateau de télévision : « On ne dirige pas un pays par la simple volonté populaire. » Il existe des subtilités dans la gestion d’un État que seul le Chef de l’État est en mesure de maîtriser. Il n’y a jamais eu, dans l’histoire contemporaine d’un pays africain, un Président devenu grand pour avoir maintenu son prédécesseur et sa famille en captivité.
Il y avait des risques à rester dans l’impasse judiciaire dans laquelle nous nous trouvions, avec un ancien président et sa famille totalement affaiblis. Ce problème m’a d’ailleurs été jeté au visage en Suisse, alors que je tentais de promouvoir le Gabon auprès d’investisseurs : « Pensez-vous qu’il est judicieux d’investir dans un pays où l’ancien Président est détenu avec sa famille ? » Telle fut la question qui m’a été posée. Bref.
Le Procureur général a été clair et exhaustif sur la question. Cela peut déranger, mais même Ali Bongo a des droits. Nous devons nous en tenir à la version officielle communiquée par la justice gabonaise, seule autorité compétente et informée du dossier.
Pour ma part, je reste confiant dans les choix du Président, qui s’inscrivent dans une volonté sincère d’améliorer la situation des Gabonais. Il faut donc continuer à soutenir l’action éclairée de Brice Clotaire Oligui Nguema. Je m’opposerai fermement à toutes déclarations intempestives sur les réseaux sociaux visant à discréditer celui à qui les Gabonais ont confié leur destin à 94,85 % des suffrages exprimés.
Je préfère faire confiance à un homme qui a déjà exercé le pouvoir suprême avec succès durant la transition, plutôt qu’à ceux qui, au moindre soubresaut, cherchent seulement à préserver leur « crédit de popularité ».
Le soutien à un Chef de l’État n’est pas un menu à la carte où l’on choisit ce qui convient à notre estomac.
Jo Dioumy Moubassango
Député de la transition