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Littérature : Mansu, Histoire d’un prophète Noir au Maghreb – quand la fiction dévoile les fractures de l’Afrique

le coup de coeur

La sortie, demain, mardi 19 août 2025 , en librairie et sur les plateformes numériques (Amazon et Chariow) du premier  roman d’Aubert Kombila, intitulé Mansu, Histoire d’un prophète Noir au Maghreb, constitue un événement littéraire à plus d’un titre. Publié aux Éditions Lumière du Monde, ce récit met en scène un personnage dont la trajectoire individuelle permet d’interroger des problématiques collectives majeures : la persistance du racisme intra-africain, la complexité identitaire dans l’espace maghrébin et la tension entre tradition, modernité et écologie.

Une critique du racisme intra-africain

Mansu n’est pas qu’un personnage de fiction : il est le miroir des fractures invisibles de l’Afrique. Noir dans un pays maghrébin imaginaire, il subit le rejet et l’humiliation au quotidien, y compris dans son mariage avec Fatma, son épouse maghrébine. Les insultes, le mépris et l’exclusion ne relèvent pas d’une domination étrangère, mais d’une logique interne où la couleur de peau devient un marqueur d’altérité et de hiérarchie sociale. Aubert Kombila dépeint avec acuité les micro-violences, le racisme subtil et les humiliations banalisées qui rongent la dignité des individus. Plus qu’une critique sociale, le roman invite à réfléchir sur la manière dont les sociétés africaines reproduisent, parfois inconsciemment, des mécanismes de rejet interne qui fragilisent leur cohésion et leur humanité.

Le roman invite à réfléchir sur la manière dont les sociétés africaines reproduisent, parfois inconsciemment. © D.R.

Une métaphore climatique et spirituelle

Mansu est aussi un prophète qui voit ce que les autres refusent de voir. Ses visions d’un désastre climatique imminent font écho à l’aveuglement politique et au déni scientifique auxquels nous assistons dans le monde réel. En marginalisant son message, la société du Majakistan rejette non seulement l’homme, mais aussi le savoir qu’il porte. Aubert Kombila fait dialoguer spiritualité et science, tradition et modernité, dans une tension dramatique où l’intuition et la conscience écologique deviennent armes de vérité. Le personnage de Mansu illustre que l’isolement d’un messager de la vérité est souvent le reflet d’un monde qui refuse de se confronter à ses responsabilités et à ses propres aveuglements.

Mansu dépasse le simple récit pour se transformer en un outil d’analyse sociale et culturelle. © D.R.

Une œuvre au carrefour de la littérature et des sciences sociales

Mansu dépasse le simple récit pour se transformer en un outil d’analyse sociale et culturelle. Entre fiction et réflexion, le roman explore l’identité, l’appartenance, les héritages patriarcaux et les fractures intra-africaines. Aubert Kombila construit un univers où chaque relation, chaque affrontement, chaque rejet social devient une fenêtre ouverte sur la complexité du continent africain contemporain. La richesse narrative et la densité symbolique du roman en font à la fois une fable littéraire fascinante et un matériau précieux pour la réflexion sociologique, anthropologique et écologique. Mansu est une œuvre qui interpelle, dérange et éveille, prête à susciter débats et discussions au sein de l’élite intellectuelle et du grand public.

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