Nommé à la tête de Pizolub en janvier 2025, Hans Ivala affiche des ambitions claires : faire de la société gabonaise un acteur incontournable du marché des lubrifiants en Afrique centrale comme il l’a récemment indiqué dans un entretien au quotidien L’Union. Pour y parvenir, il fixe un objectif ambitieux : atteindre une production de 6 000 tonnes en 2025. Une annonce qui sonne comme un défi majeur dans un secteur largement dominé par des multinationales telles que TotalEnergies, Engen et Oilybia, qui bénéficient d’une implantation historique et d’un réseau de distribution bien établi.
« Nous ambitionnons d’assurer la rentabilité de l’entreprise en atteignant un volume de production de 6 000 tonnes en 2025. L’objectif est ensuite de positionner Pizolub comme un acteur clé de la sous-région d’Afrique centrale, en optimisant nos processus industriels et en modernisant nos infrastructures pour accroître notre compétitivité ». Hans Ivala, ancien directeur général du Pôle national pour l’emploi (PNPE) ne manque pas d’ambitions. C’est le moins que l’on puisse dire. Mais bon nombre d’obstacles se dressent devant lui, qu’ils soient financiers et opérationnels.
Le principal obstacle pour Pizolub reste son retard technologique et son outil industriel vieillissant. Pendant que ses concurrents disposent d’usines modernisées et de chaînes de production performantes, l’entreprise gabonaise doit encore investir pour optimiser ses infrastructures et réduire ses coûts de fabrication. Sans un effort significatif en matière d’innovation et de modernisation, l’objectif des 6 000 tonnes pourrait rester hors de portée. Même s’il mise sur un partenariat renforcé avec l’État et les distributeurs pour garantir une stabilité industrielle et attirer les financements nécessaires à cette transformation, le défi est de taille.
En plus des défis techniques, Pizolub doit aussi reconquérir la confiance des consommateurs. TotalEnergies et Engen bénéficient d’une image forte, soutenue par une présence constante dans les stations-service et une qualité perçue comme irréprochable. Oilybia, quant à elle, a su s’imposer grâce à une approche commerciale agressive et des produits adaptés aux réalités locales. Pizolub, en revanche, traîne encore les séquelles de ses années de difficultés. Améliorer sa réputation passera par une offre compétitive, une communication efficace et des garanties solides sur la qualité de ses lubrifiants.
Si Hans Ivala veut imposer Pizolub face aux géants du secteur, il devra non seulement moderniser l’outil de production, mais aussi développer des stratégies commerciales innovantes pour séduire à nouveau le marché. L’ambition affichée est forte, mais la concurrence est féroce. Reste à voir si Pizolub parviendra à transformer ses promesses en résultats concrets et à regagner sa place parmi les leaders du secteur des lubrifiants. « Garantir une stabilité économique et industrielle, tout en valorisant le capital humain » est une ambition noble, mais il faudra compter sur le poids de la réalité.