Contrairement au secteur minier qui entrevoit une accalmie, le secteur pétrolier bouillonne. Le dialogue social est à l’arrêt. Après l’ultimatum du 21 mars fixé par l’ONEP, l’UPEGA a choisi de briller par son absence même si la raison officielle est un événement gouvernementale, renvoyant aux calendes grecques toute négociation avec les travailleurs du pétrole. Pire, la Commission pour le Dialogue Social, censée jouer les médiateurs, prévient dans un courrier daté du 14 mars, qu’elle ne garantit même pas sa présence au « prochain round de discussions ». Autant dire que le message est clair : le bras de fer est engagé, et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
Les pétroliers jouent la montre
Face à ce silence assourdissant, les employés des sites pétroliers se radicalisent. La décision de BW Energy et BW Offshore de refuser toute concession a déjà provoqué une grève immédiate sur les sites MaBoMo et Adolo, mettant en péril l’exploitation du permis Dussafu. D’ici quelques jours, le reste du secteur pourrait suivre. Les pétroliers veulent jouer la montre, mais l’ONEP a prévenu : sans accord concret, la machine sera à l’arrêt dès le 22 mars à minuit.
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Dans cette bataille, le gouvernement reste coincé. Après avoir tapé du poing sur la table face aux compagnies pétrolières, en exigeant un meilleur respect des engagements fiscaux et sociaux (TVA, fonds RES, RSE), il se retrouve pris au piège d’une crise qui menace désormais toute la production nationale. L’État gabonais peut-il encore laisser les choses dégénérer, ou devra-t-il enfin peser dans la balance pour débloquer la situation ?
Le compte à rebours est lancé. Si rien ne bouge, c’est toute l’industrie pétrolière qui pourrait se retrouver paralysée dans quelques jours. Les employeurs misent sur l’essoufflement du mouvement, mais l’ONEP sait que le rapport de force est en sa faveur. Avec une présidentielle qui approche, le gouvernement peut-il vraiment se permettre un conflit social d’une telle ampleur ?