Avec un chiffre d’affaires de 701 milliards de fcfa en 2023, la Société Gabonaise de Raffinage (SOGARA) s’affirme comme la troisième entreprise la plus puissante du pays, derrière Comilog (933 milliards de fcfa) et Assala (820 milliards de fcfa). Ce classement, issu des données de Jeune Afrique Business, confirme l’importance stratégique du raffinage dans l’économie nationale.
Malgré les difficultés techniques et financières qui ont impacté son activité, SOGARA reste un acteur incontournable du secteur énergétique. Son rôle est d’autant plus crucial que le pays dépend encore largement des hydrocarbures pour son approvisionnement en énergie. Pourtant, derrière ces chiffres impressionnants, l’entreprise fait face à des défis structurels majeurs qui interrogent sur la viabilité de son modèle économique.
L’entreprise joue un rôle clé dans la sécurisation de l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, un enjeu majeur pour l’économie gabonaise. Son activité couvre la production de butane, gasoil, essence, kérosène, pétrole lampant et gaz liquéfié, des carburants indispensables pour le fonctionnement des transports, de l’industrie et des ménages. La raffinerie, implantée à Port-Gentil, est donc un maillon essentiel de la chaîne énergétique nationale, évitant une dépendance totale aux importations.
Pourtant, cette position dominante s’accompagne de fragilités structurelles. Les récents arrêts techniques et les difficultés d’approvisionnement en brut ont mis en évidence la vulnérabilité de son modèle économique, accentuée par le vieillissement de ses infrastructures. La nécessité d’un plan de modernisation se fait de plus en plus pressante, à la fois pour maintenir sa compétitivité et garantir un approvisionnement stable au pays.
Un poids économique considérable
Au-delà de son rôle stratégique, SOGARA est aussi un moteur de l’économie nationale en termes d’emplois et de retombées financières. En 2023, l’entreprise comptait 352 agents, en hausse de 3,8 % par rapport à l’année précédente, avec une masse salariale de 20,6 milliards de fcfa. De plus, les investissements dans l’achat de machines et pièces de rechange lors du grand arrêt quinquennal ont atteint 18,4 milliards de fcfa, témoignant de son impact sur l’écosystème industriel et technologique du pays.
Capacité à se réinventer
Si la raffinerie reste un acteur clé, son avenir dépendra de sa capacité à se réinventer. L’entreprise devra faire face à plusieurs défis : modernisation de ses infrastructures, diversification de ses sources d’approvisionnement en brut, et meilleure gestion des risques financiers. Dans un contexte où le Gabon cherche à réduire sa dépendance aux hydrocarbures et à accélérer la transition énergétique, quel sera le rôle de SOGARA dans les prochaines années ? Une question centrale, alors que l’entreprise affiche un chiffre d’affaires impressionnant, mais dont la soutenabilité reste à prouver.
