L’impôt sur les sociétés pétrolières constitue l’une des principales sources de revenus du Gabon. Pourtant, pour 2025, l’État ne prévoit d’encaisser que 308,1 milliards de francs cfa, contre 377,8 milliards en 2024, soit une baisse de 18 %. Ce recul s’explique par la diminution progressive de la production et une volatilité persistante des prix du baril. La dépendance budgétaire à cette ressource se fait donc de plus en plus sentir, remettant en cause l’équilibre des finances publiques.
Cette baisse de recettes ne concerne pas seulement l’impôt direct sur les sociétés pétrolières. Selon la Loi de Finances 2025, les revenus tirés des participations de l’État dans le secteur chutent aussi de 93 milliards à 85 milliards de fcfa, soit une contraction de 9%. Cette tendance témoigne d’un affaiblissement structurel du secteur, marqué par un vieillissement des infrastructures d’exploitation et des investissements en berne.
Pour compenser cette baisse, l’État pourrait être tenté d’accroître la pression fiscale sur les opérateurs. Toutefois, cette stratégie pourrait avoir l’effet inverse en décourageant les investissements, déjà en baisse dans l’exploration. Certains majors revoient à la baisse leurs engagements en Afrique, préférant se repositionner sur des marchés plus attractifs.
Cette tendance met en lumière une problématique cruciale : le Gabon doit accélérer sa diversification économique. Aujourd’hui encore, plus de 40% des recettes fiscales du pays proviennent du secteur pétrolier. Une dépendance aussi forte expose l’économie aux moindres fluctuations du marché international, rendant impérative une politique d’industrialisation et d’innovation pour préparer l’après-pétrole.