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PNCD 2026-2030 : quand la planification remplace l’action 

le coup de coeur

Alors que l’exécution budgétaire actuelle est au plus bas, l’État gabonais multiplie les plans sans régler les urgences. Ce 23 juillet 2025, le ministre de l’Économie Henri-Claude Oyima a lancé en grande pompe le processus du Plan national de Croissance et de Développement 2026-2030. Six priorités ont été exposées comme socle de transformation du pays : accès aux services essentiels, réforme économique, entrepreneuriat, jeunesse, justice sociale… Mais si la vision est louable sur le papier, le climat général est à l’incrédulité. Car au Gabon, on planifie toujours plus…mais on agit toujours moins.

Depuis 2023, la Transition a multiplié les documents stratégiques, les forums, les feuilles de route, sans que la situation sur le terrain ne s’améliore franchement. Les factures impayées s’accumulent, les PME s’effondrent, les entreprises publiques peinent à payer les salaires. Le dernier document de cadrage budgétaire 2026-2028 ne prévoit pas d’amélioration majeure des capacités de financement de l’État. Pire : les marges de manœuvre se réduisent face au poids des subventions et des intérêts de la dette.

Cette stratégie de “sur-planification” rappelle celle des années 2010, où les gouvernements successifs présentaient chaque année une nouvelle “vision” à long terme, sans jamais solder les failles du court terme. Or, sans exécution sérieuse, un plan reste une promesse. Le gouvernement doit avant tout démontrer qu’il peut financer, suivre et auditer ce qu’il engage. À l’heure actuelle, même les mécanismes d’évaluation budgétaire sont largement déficients.

Les priorités annoncées allant de la jeunesse, à l’entrepreneuriat, en passant par les infrastructures, supposent des réformes douloureuses mais nécessaires : assainissement de la dette intérieure, fin des marchés de gré à gré, plafonnement de la masse salariale, et révision du système de subventions. À ce jour, aucun de ces chantiers n’a été véritablement lancé. Pourtant, ce sont ces choix qui conditionnent la réussite du PNCD.

Le lancement du PNCD intervient aussi dans un climat où la confiance entre l’État et les acteurs économiques est profondément érodée. Les retards de paiement de l’État, le manque de prévisibilité fiscale, la politisation de la commande publique et l’opacité budgétaire créent un écosystème toxique pour tout investisseur rationnel. Avant même de penser à une “transformation structurelle”, il faut réparer la machine actuelle qui est bloquée par l’accumulation de décisions non tenues.

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