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Pont d’Ebel-Abanga : une première pierre qui tombe à point nommé

le coup de coeur

Ce 19 mars 2025, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a procédé à la pose de la première pierre du pont d’Ebel-Abanga, une infrastructure censée moderniser le réseau routier et désenclaver la province du Moyen-Ogooué. L’ouvrage, d’un coût total de 65,6 milliards de fcfa, est financé en grande partie par la Deutsche Bank. Cependant, si cette annonce marque un tournant pour la région, elle soulève également des interrogations.  

C’est un projet ambitieux aux caractéristiques techniques lourdes. Le nouveau pont, qui remplacera une structure vieille de 59 ans, sera accompagné de plusieurs aménagements. Deux flyovers, quatre passerelles piétonnes et des infrastructures annexes telles qu’un centre de pêche, un centre de santé et une station-service sont prévus. Avec un tel déploiement technique, l’objectif affiché est de fluidifier le trafic et de stimuler l’économie locale, notamment en facilitant les échanges commerciaux entre les provinces. Pourtant, le retard pris dans l’exécution du projet interroge sur l’efficacité du suivi des chantiers d’infrastructures.

L’implication de la Deutsche Bank dans le financement de cet ouvrage n’est pas une nouveauté. Selon les documents du PNDT 2024-2026, une première tranche de financement avait été libérée bien avant cette annonce officielle. Ce décalage temporel entre le financement et le lancement des travaux pose la question de la gestion des infrastructures en période de transition. La symbolique de cette pose de première pierre en pleine période électorale ne manquera pas d’alimenter le débat sur l’usage politique des grands projets.

Un impact économique attendu, mais des délais à surveiller

Avec plus de 100 emplois directs annoncés sur un chantier prévu pour durer 36 mois, le projet du pont d’Ebel-Abanga pourrait constituer un levier pour l’économie locale. Toutefois, si l’achèvement de cette infrastructure prend autant de retard que son démarrage, la population pourrait perdre patience. La fiabilité des délais d’exécution et le suivi des engagements financiers seront donc scrutés de près.

À moins d’un mois de la présidentielle, le lancement tardif des travaux pose la question de l’instrumentalisation politique des infrastructures. La promesse d’un Gabon modernisé ne suffira pas à convaincre si les réalisations peinent à se concrétiser. Entre les retards de mise en œuvre et l’urgence de livrer des résultats tangibles, la transition devra prouver que cette pose de première pierre est le début d’une réelle transformation et non un simple affichage en période électorale.

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