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Projet constitutionnel gabonais : entre continuité et manque de réformes économiques 

le coup de coeur

Le Projet de Constitution de la 2ème République du Gabon, bien que porteur de plusieurs principes structurants, présente des lacunes évidentes en matière de réformes économiques. À une époque où les transformations globales exigent des ajustements rapides, ce texte semble avant tout réaffirmer des principes anciens sans intégrer les innovations nécessaires pour un Gabon résolument tourné vers l’avenir. Pourtant ces innovations sont réclamées par les partenaires techniques et financiers. 

L’un des points centraux du projet est la reconnaissance de la souveraineté de l’État sur les ressources naturelles du pays. Si cette disposition garantit que les richesses pétrolières et minières restent sous contrôle national, elle ne propose aucune nouvelle stratégie pour exploiter ces ressources de manière plus durable ou pour diversifier l’économie. Le Gabon reste donc sur un modèle économique trop dépendant des matières premières, sans perspective claire de diversification, pourtant essentielle dans un contexte de volatilité des prix des ressources sur les marchés internationaux.

Des dispositions sur le numérique assez floues

D’un autre côté, le projet constitutionnel reconnaît l’importance du numérique dans l’économie moderne. Toutefois, les dispositions relatives à l’économie numérique restent assez floues. Certes, la protection des données personnelles est mentionnée, mais aucune stratégie ne se dégage pour transformer le secteur numérique en véritable moteur de croissance. De nombreux pays africains ont déjà compris l’importance de l’économie numérique dans le développement économique, mais le Gabon, à travers ce texte, semble hésiter à prendre cette direction.

Un autre aspect qui mérite d’être souligné est la mention du développement durable et de la protection de l’environnement. Bien que ces sujets soient évoqués, le projet manque de clarté sur les mesures concrètes à adopter. Avec une biodiversité exceptionnelle, le Gabon pourrait jouer un rôle central dans les initiatives écologiques mondiales, mais le texte ne fournit pas de cadre suffisant pour intégrer ces ressources naturelles dans un modèle économique durable.

On peut également noter que la Constitution fait peu de cas des réformes fiscales nécessaires pour rendre l’économie plus inclusive et équitable. En ces temps de crise, les attentes en matière de fiscalité sont grandes, mais le texte ne présente pas de nouvelle approche pour alléger la pression fiscale sur les populations les plus vulnérables, ou pour créer un système plus progressif et équitable. Elle reste donc ambivalente, réaffirmant l’existant sans vraiment proposer de nouvelles solutions économiques. Le Gabon, qui a besoin de réformes profondes pour moderniser son économie, ne semble pas trouver dans ce texte les outils nécessaires pour un véritable tournant économique.

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