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Projet de constitution : la péréquation financière, un mécanisme aux limites fragiles 

le coup de coeur

L’idée de mettre en place des dispositifs de péréquation comme le stipule l’article 157 du projet de constitution pour assurer une égalité entre les collectivités locales, semble louable. A première vue. Mais peut-elle réellement corriger les déséquilibres économiques ? La péréquation suppose en effet que les zones riches viennent en aide aux zones moins développées, mais dans un contexte où l’économie nationale elle-même est fragile, le risque que cette mesure ne soit qu’un vœu pieux, est plus grand que les potentielles retombées. D’autant que dans notre pays, l’hinterland ne semble être qu’un vivier de voix. 

En effet, la péréquation pourrait creuser davantage l’écart entre les collectivités locales les plus riches, qui seraient taxées pour subvenir aux besoins des plus pauvres, et les régions déjà marginalisées, qui risquent de ne jamais atteindre l’autosuffisance économique. Le danger de ce cas de figure, est que la redistribution des ressources soit mal gérée, alimentant une frustration sociale dans les régions les moins favorisées, surtout si la gouvernance locale ne suit pas. Par ailleurs, sans une véritable transparence dans la gestion des fonds publics, ces mécanismes pourraient facilement être détournés, accentuant encore plus les inégalités.

Des risques accrus

L’analyse du budget 2025 révèle par exemple, une augmentation de 95 milliards fcfa des dépenses en biens et services, une hausse qui pourrait potentiellement affecter la capacité de l’État à financer efficacement des dispositifs comme la péréquation. Si ces dépenses s’accumulent sans une gestion rigoureuse, les collectivités les plus pauvres risquent de recevoir des fonds insuffisants pour leur développement. Ce déséquilibre pourrait non seulement aggraver les disparités entre collectivités locales, mais également affecter l’efficacité des politiques locales de développement. Or, le Gabon doit faire face à des risques accrus liés à sa mise en marge des critères de convergences de la CEMAC.

Gestion transparente des ressources

Le système de péréquation pourrait également se heurter à un manque de volonté politique à l’échelle locale. Si les autorités locales ne sont pas pleinement impliquées dans ce processus, il est peu probable que les fonds destinés aux régions moins développées soient utilisés de manière efficace. L’absence de coopération entre l’État et les collectivités locales pourrait aussi freiner le bon fonctionnement de ce mécanisme. L’échec du Fonds d’initiatives départementales (FID) annoncé par Ali Bongo en est l’exemple parfait. 

En fin de compte, le succès de la péréquation repose sur une gestion transparente des ressources et une répartition équitable des fonds. Sans cela, le mécanisme risque de n’être qu’un effet d’annonce sans réel impact sur les disparités économiques entre les régions gabonaises. Et ce, d’autant plus qu’au niveau même de l’Etat central et des principales villes du pays, des disparités criardes existent et persistent. A Libreville la capitale, des quartiers sous intégrés pullulent. Des problèmes de base peinent à être résolus. Alors comment envisager ce système de péréquation dans ces conditions? 

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