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Référendum 2024 : 17 août-30 août, deux fêtes nationales aux coûts potentiellement exorbitants

le coup de coeur

Depuis l’introduction de la Fête de la Libération le 30 août qui pourrait même être renforcée par la nouvelle constitution si elle est adoptée, le Gabon se retrouvera avec deux dates symboliques à célébrer : la Fête de l’Indépendance le 17 août et désormais, la fête commémorant la « Libération ». Si ces événements sont supposés renforcer la cohésion nationale, leur coût financier soulève des questions sur la pertinence de maintenir ces festivités dans un contexte économique difficile. Entre la mobilisation des forces de sécurité, les concerts, les infrastructures temporaires, et les campagnes de communication, les dépenses publiques liées à ces deux événements risquent de devenir une charge lourde pour un pays qui peine déjà à répondre à ses défis structurels.

Les festivités organisées autour de ces deux événements nécessiteront des financements considérables, qui sont souvent bien supérieurs à ce que le pays peut se permettre. La mise en place d’un défilé militaire par exemple, implique une mobilisation massive des forces armées, de la logistique lourde et des dispositifs de sécurité renforcés pour assurer le bon déroulement des événements. Ces dépenses sont non seulement récurrentes mais augmentent avec l’ampleur des festivités. Entre la mobilisation des troupes, le matériel militaire, la sécurisation des zones et les dispositifs de surveillance des foules, on oscillerait entre 300 millions et 1,2 milliard de fcfa. Une dépense qui serait récurrente.  

Entre concerts et spectacles culturels : près de 200 millions fcfa

Outre cet aspect, les concerts et spectacles culturels représenteront un autre poste de dépenses majeur, puisqu’ils visent à offrir une large palette de divertissement au public gabonais. L’invitation d’artistes locaux et internationaux, la location de matériel technique et les frais logistiques associés sont autant de coûts à prendre en compte. Ce coût pourrait être estimé entre 60 et 250 millions de fcfa voire bien plus en fonction de la qualité et du niveau des artistes invités. Les cachets des artistes varient en fonction de plusieurs critères. La location de matériel technique (scène, sonorisation, lumière), ainsi que la rémunération des équipes techniques. Tous ces coûts sont à prendre en compte. Si des artistes internationaux sont invités, les coûts peuvent grimper davantage, représentant ainsi une charge supplémentaire pour l’État.

La construction d’infrastructures temporaires est également indispensable pour le bon déroulement de ce type de festivités. Location de scènes, de tentes, de stands de restauration, ainsi que des installations sanitaires et de gestion de la circulation. Tout ceci pourrait très rapidement être compris entre 200 et 700 millions de fcfa. Naturellement, pour garantir une large participation, des campagnes publicitaires sont menées dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. La promotion de ces événements représente une part importante du budget global, notamment pour attirer les Gabonais dans les lieux de célébration et assurer une couverture médiatique optimale. Un montant qui pourrait pour sa part dépasser les 200 millions de fcfa.

Un coût total estimé de 2,3 milliards de fcfa

Les cérémonies de haut niveau, destinées à honorer des personnalités nationales et internationales, ajoutent également aux dépenses liées à ces célébrations. Des distinctions honorifiques, des réceptions et des dîners sont organisés pour souligner l’importance de ces fêtes. Si l’on additionne les montants de chaque poste de dépense pour chacune des deux fêtes, le coût total estimé pour l’organisation des festivités du 17 août (Indépendance) et du 30 août (Libération) peut se chiffrer entre 600 millions et 2,3 milliards de fcfa par événement, soit 1,2 milliard à 4,6 milliards de fcfa pour les deux. Et cette estimation est minimaliste. 

Ces sommes restent très élevées pour un pays en pleine difficulté économique. Leur inadéquation dans un contexte où la diversification économique est essentielle et où le Gabon lutte encore pour répondre à ses besoins infrastructurels urgents, est criarde. Le Gabon, classé parmi les pays à faible indice de développement humain, souffre de nombreux défis structurels qu’il faut urgemment relever. En 2023, il se classe 30e en Afrique en termes de qualité des routes et reste en déficit infrastructurel malgré ses importantes ressources naturelles. Le pays doit impérativement investir dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’éducation, la santé, et surtout la diversification économique, pour réduire sa dépendance au pétrole. C’est là l’urgence. 

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