Dans trois jours aura lieu par référendum, le vote de la constitution gabonaise. Pour la première fois, les Gabonais sont appelés à adopter la loi fondamentale par voie référendaire. De ce fait, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, chargé de l’organisation de ce scrutin met en place les dispositions nécessaires pour permettre à 800.000 électeurs gabonais de voter dans la quiétude leur nouvelle constitution. Toutefois, un taux record de participation est attendu pour la circonstance car, elle est un enjeu majeur pour cette élection.
Le taux de participation comme indicateur de légitimité ?
Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition et Raymond Ndong Sima, Premier ministre, par ailleurs Coordinateur national pour la campagne du «oui» au référendum, ne s’en cachent plus. Ils misent sur un taux de participation record à cette élection qui se déroulera sur l’ensemble du territoire national samedi prochain. Raymond Ndong Sima, martèle à travers les nombreux périples effectués dans le pays pour le lancement de la campagne référendaire, que le premier facteur de la réussite de cette élection repose sur la mobilisation des électeurs. Pour le Premier ministre, l’essentiel à faire dans cette campagne de proximité est de convaincre les plus réticents et les indécis à faire valoir leur droit de vote, afin de crédibiliser le processus actuel, d’abord au niveau national, ensuite à l’international. L’exécutif s’attend donc à une mobilisation générale, et comme l’a plusieurs fois indiqué le président de la Transition : «chaque voix compte». Que l’on soit pour le «oui» ou le «non», tous les électeurs sont attendus pour ce rendez-vous qui met au centre l’évolution politique du pays.
Taux de participation et abstinence : le danger guette ?
A l’heure actuelle, les populations sont encore dans l’observation du déroulement de la campagne. A Libreville comme à l’intérieur du pays, les voyants sont au vert pour le couple exécutif qui œuvrent à maintenir cette dynamique jusqu’au terme du processus. Libreville, la capitale du pays qui concentre 40% de ces 80.000 électeurs va être scrutée par les observateurs nationaux et internationaux. Les accusations de corruption qui pèsent sur le vote du «oui» devraient néanmoins avoir une incidence relative sur l’ensemble du processus, tant ils n’empêchent pas à une majorité de se rendre dans les centres de votes pour exprimer librement leur choix. Les enjeux sont grands et chaque électeur se considère déjà comme acteur de l’histoire de la deuxième république pour laquelle il a œuvré à construire par son vote. De plus en plus, la tendance à la participation est accrue à voir la mobilisation dans les meetings organisés par les camps du «oui» et du «non».
Pour rappel, lors des élections d’août 2023, sur 846 822 électeurs inscrits, seuls 479 652 ont voté, selon les chiffres officiels du Centre gabonais des élections (CGE). Soit un taux de participation de 56,65%. Toutefois, cinq ans en arrière, précisément en 2018, lors des élections générales (législatives et locales), la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) avait annoncé 255 570 votants pour 745 645 inscrits. Soit un taux de participation de 34,28% et un taux d’abstention de 65,72%.
Un vote, une décision pour le futur du Gabon
Un vote est une décision prise pour l’avenir du pays. Dans le cadre de ce référendum, un vote est une décision pour l’avenir des générations futures. Autrement dit, voter c’est impacter le présent et le futur comme l’affirmait Jacques Chirac, ancien Président français : «le droit de vote n’est pas l’expression d’une humeur, c’est une décision à l’égard de son pays, à l’égard de ses enfants».