Brice Clotaire Oligui a reçu hier mardi à la Présidence de la République quelques leaders politiques opposés au vote des textes constitutionnels soumis au référendum le 16 novembre prochain. Parmi eux, quelques figures de proue de la campagne du «non», dont Vincent Moulengui Boukosso, Mathieu Mboumba Nziengui et Jean Victor Mouang Mbading. Cette entrevue a permis au chef de l’État de prôner la cohésion entre les Gabonais, même si l’absence de deux ténors de cette mouvance interroge.
« Chaque voix compte »
Le président de la Transition s’est montré clair à ce sujet. L’unité des filles et des fils d’un même pays compte. Brice Clotaire Oligui Nguema a rappelé la nécessité de rester unis même dans les divergences de point de vue. En martelant que le contexte de la campagne référendaire n’est pas une occasion de diviser les gabonais entre eux, mais les divergences d’opinions sont un facteur important de vitalité démocratique auquel a droit chaque gabonais. De même que le vote du «oui» ou du «non» au cours de ce référendum relève de la compréhension des enjeux liés à l’évolution du contexte politique du pays. La rencontre a donc permis aux deux parties de mieux se renseigner sur les positionnements de chacun.
De ce qui ressort, si les opposants craignent de voir se développer au Gabon un régime hyper présidentialiste avec la dévolution de certaines prérogatives du législatif et judiciaire au futur président de la République, d’autres en revanche estiment que la future constitution prévoit et garantie une alternance au pouvoir et assure une pluralité démocratique à tous les niveaux des couches sociales du pays. De ce fait, l’intérêt supérieur de la nation doit prévaloir.
Le dialogue, base d’une société démocratique
Le dialogue est une tradition dans l’histoire politique du Gabon. Les acteurs politiques se sont toujours retrouvés pour accorder les violons de l’union nationale. A en juger par les nombreuses rencontres entre acteurs de la vie politique. Entre les accords de Paris, d’arambo et les dialogues nationaux, les autorités du pays se donnent comme vocation de maintenir le climat de paix. En se rendant au Palais du bord de mer, les acteurs politiques de l’opposition perpétuent par là, cet héritage qui a prévalu à l’époque où Omar Bongo était à la tête du pays. Ce faisant, Oligui Nguema veut contribuer à maintenir cette tradition gabonaise, en devisant avec ses compères opposés au vote en faveur du référendum.

Présents à cette rencontre, Vincent Moulengui Boukosso du CNR, Mathieux Mboumba Nziengui de l’UPG, Jean Victor Mouang Mbading du MESP, et Séraphin Ndaot, président du Conseil national de la démocratie (CND), renvoient l’image d’une société politique en pleine mouvance démocratique dans laquelle les contradictions n’altèrent pas nécessairement la préservation des acquis politiques et le vivre ensemble, socle de l’héritage commun qu’est le Gabon. Cependant, l’on ne peut s’empêcher de remarquer l’absence de deux autres ténors de la mouvance du « non” au référendum, à savoir Alain-Claude Bilie-By-Nze et Pierre Claver Maganga Moussavou.