Le gouvernement gabonais a officiellement lancé un audit complet de performance et de pertinence de tous les régimes fiscaux et douaniers dérogatoires en vigueur. Cette initiative annoncée lors du dernier conseil des ministres de ce vendredi 20 juin 2025, fait suite à un constat sévère établi par la Présidence de la République : les dérogations fiscales, censées stimuler l’investissement et l’activité économique, ont souvent été octroyées sans évaluation d’impact, sans suivi rigoureux et sans résultats probants.
Aujourd’hui, les données disponibles indiquent un échec global de ces dispositifs. Le manque à gagner cumulé dépasse les 1000 milliards de fcfa, sans que les gains économiques associés ne soient clairement identifiés ou quantifiés. Dans un contexte où l’efficience de la dépense publique est prioritaire, cet audit vise à faire le tri entre les incitations productives et les exonérations devenues de simples niches fiscales inefficaces.
Le chantier est vaste car près d’une centaine de régimes spécifiques sont recensés, couvrant des secteurs aussi variés que les zones économiques spéciales, l’exploitation forestière, les télécommunications, l’agriculture ou encore les hydrocarbures. L’audit consistera à mesurer l’apport réel de chaque dispositif en termes d’emplois, de valeur ajoutée locale, de recettes fiscales générées ou d’investissements induits.
Les résultats attendus devront permettre une rationalisation ambitieuse. Les exonérations non performantes ou détournées de leur objectif initial seront tout simplement supprimées. Quant aux régimes ayant un impact démontré, ils pourront être maintenus, mais dans un cadre plus strict et transparent, avec des objectifs chiffrés et des échéances contractuelles.
Par cette opération d’audit, le Gabon entend rétablir la crédibilité de sa politique fiscale, en mettant fin à une culture de la dérogation systématique. Le gouvernement s’engage ainsi sur la voie d’un assainissement en profondeur, indispensable pour retrouver une trajectoire budgétaire soutenable. Toute chose qui semble également rattachée à un hypothétique programme avec le FMI.