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Rentrée politique : la motion de soutien du PDG au CTRI fait grincer des dents

le coup de coeur

Le paysage politique gabonais a récemment été secoué par une nouvelle inattendue : le Parti démocratique gabonais (PDG) anciennement au pouvoir, destitué par l’armée le 30 août 2023, a décidé d’apporter son soutien au général Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et président de la Transition. Ce retournement inattendu annoncé lors de la rentrée politique du parti d’Omar Bongo, le samedi 12 octobre 2024, a provoqué une onde de choc parmi la population, qui tente de comprendre la démarche de cet ancien parti dominant, autrefois au pouvoir, désormais allié à celui qui l’a évincé.

Réactions populaires et sentiments de trahison

Les réactions virulentes sur les réseaux sociaux illustrent le sentiment général de trahison et d’incompréhension ressenti par les Gabonais. Un internaute indigné s’interroge : « Kié, les papas et mamans là n’ont pas honte ? À peine un an, vous venez soutenir ouvertement quelqu’un qui vous a chassé du pouvoir. » Ce commentaire souligne la perception que le PDG manque de cohérence et d’intégrité, se pliant à des objectifs opportunistes au détriment des valeurs qui prétendent incarner.

Le doute plane également sur les intentions cachées du PDG. Beaucoup craignent que cela ne soit qu’un subterfuge pour retrouver les privilèges perdus. « Tout ça c’est pour dire quoi ? Que vous voulez revenir encore à la charge vraiment, même à cause de Dieu et pitié du peuple Gabonais, svp, chaque chose à son temps et votre temps est passé », s’exclame un autre citoyen, exprimant une lassitude face aux machinations politiques perçues comme récurrentes.

Règles de transition et application inégale

Un autre point de débat crucial émerge concernant la compatibilité de ce soutien avec les règles imposées par le CTRI. En théorie, les activités politiques devaient être suspendues jusqu’à nouvel ordre, une mesure qui semble inégalement appliquée si l’on en croit le retour sur la scène politique du PDG qui organise une rentrée politique dans un pays où les activités politiques sont censées être suspendues.

Cette anomalie soulève des questions sur l’application douteuse des recommandations issues du Dialogue national inclusif et sur les privilèges implicites accordés à certains membres du PDG qui sont d’ailleurs majoritairement représentés au sein des institutions de la Transition.

Impression de continuité et manque de changement

La continuité implicite du régime précédent, suggérée par des commentateurs, nourrit un sentiment de fatalisme. « Ceux qui n’ont pas encore compris que c’est le PDG qui dirige encore le pays, observez les pratiques », avertit un internaute, mettant en lumière le scepticisme autour de réelles transformations politiques. Une telle perception alimente l’idée que le PDG maintient une emprise par des alliances discrètes plutôt que par des processus démocratiques et transparents. 

Appels à la dissolution et volonté de renouveau ?

Face à cela, des appels à la dissolution pure et simple du PDG se multiplient. « Si ce parti n’est pas dissout, nous n’irons pas loin », déclare un citoyen, marquant la volonté de plusieurs Gabonais de rompre définitivement avec un héritage perçu comme sclérosant. Cette position traduit une demande de renouvellement profond du panorama politique pour éviter la répétition des erreurs du passé.

Sarcasme et désillusion dans la situation politique

Certains usent de sarcasme en évoquant la «sorcellerie» pour décrire la situation actuelle. «Le PDG, vraiment la sorcellerie la journée, ooooh», commente un internaute, reflétant ainsi la désillusion d’une population face à des manœuvres politiques jugées irrationnelles. Comme le disait l’ancien vice-Premier ministre Bruno Ben Moubamba, «c’est de la sorcellerie politique». Comment comprendre qu’un parti qui a été renversé pour mauvaise «gouvernance» et «manipulation électorale» puisse apporter son soutien à ses tombeur un an à peine après leur renversement ? Surtout en pleine période de transition. 

Le futur de la Transition en question

Enfin, la complicité perçue entre le PDG et le CTRI compromet la légitimité de la transition. «Mieux dissoudre ce parti, rien qu’en les voyant ainsi, les mauvais souvenirs resurgissent», s’alarme un citoyen, notant que le maintien de ces connexions pourrait entraver les réformes escomptées. En effet, la présence continue de personnalités du PDG dans le gouvernement de transition renforce l’impression d’un simple changement de façade, plutôt qu’une révision en profondeur des structures politiques.

Un avenir incertain pour le Gabon ?

En définitive, cette situation complexe place le Gabon à un moment critique, où les choix faits maintenant détermineront le cours futur du pays. Le défi est de s’écarter des anciennes pratiques politiciennes et de tracer un chemin vers une gouvernance plus transparente et authentique. Au regard du silence du CTRI qui semble s’accommoder de ce soutien opportuniste et «maudit» selon certains internautes, quel sort réserve le référendum aux Gabonais ? Wait and see.

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