spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

SEEG : 475 milliards nécessaires pour rattraper vingt ans d’inaction

le coup de coeur

L’audit d’EDF l’a confirmé : le réseau électrique gabonais souffre d’un sous-investissement chronique, nécessitant 475 milliards de fcfa pour sa modernisation. Pendant deux décennies, l’absence de travaux structurants a laissé les infrastructures se dégrader, rendant le parc énergétique obsolète. Avec des centrales thermiques vieilles de 30 ans et des barrages hydroélectriques dépassant les 50 ans, la SEEG peine aujourd’hui à répondre à une demande qui a presque doublé entre 2010 et 2024. Ce retard d’investissement a conduit à une crise majeure, illustrée par les coupures incessantes qui paralysent le Grand Libreville.

Une gestion en réaction

Face à l’urgence, l’option des centrales flottantes de Karpowership a été retenue pour un coût de 1,8 milliard de fcfa par mois. Ce choix, bien que nécessaire à court terme, traduit avant tout une gestion en réaction, plutôt qu’une planification stratégique à long terme. L’État gabonais prendra en charge l’approvisionnement en fuel, tandis qu’un passage au gaz naturel est prévu d’ici deux mois. Cependant, cette solution temporaire ne règle en rien le problème fondamental : un réseau vétuste et une production structurellement insuffisante pour accompagner la croissance économique.

La polémique sur le coût de cette solution a révélé un déficit de communication de la SEEG, amplifié par des chiffres contradictoires circulant dans les médias. Steeve Saurel Legnongo a dû clarifier que la facture s’élèvera bien à 1,8 milliard de fcfa par mois et non aux 15 milliards évoqués par certaines sources. Cet épisode met en lumière un enjeu majeur : la gestion de crise ne peut s’appuyer uniquement sur des interventions d’urgence, mais doit s’accompagner d’une transparence accrue pour restaurer la confiance du public.

Une production pérenne

Au-delà de l’urgence, des projets d’infrastructure sont en cours, notamment la modernisation du réseau haute tension grâce à un câble ACCC en fibre carbone, censé améliorer la stabilité de la distribution. À plus long terme, un projet de centrale terrestre de 150 MW est en cours. Cette approche vise à garantir une production plus pérenne, mais pose la question du financement : comment mobiliser les capitaux nécessaires sans alourdir la dette publique ni grever les finances de la SEEG ?

Le défi énergétique du Gabon ne pourra être relevé sans une refonte structurelle du secteur. L’urgence des centrales flottantes ne doit pas masquer la nécessité d’une politique énergétique plus ambitieuse, intégrant à la fois un plan d’investissement massif et une réforme de la gouvernance de la SEEG. L’État doit définir une stratégie claire pour sortir d’une logique de gestion de crise permanente et bâtir un réseau capable de soutenir durablement le développement économique du pays.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles