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Tourisme : à Osaka le Gabon s’offre une vitrine internationale éclatante 

le coup de coeur

La conférence de haut niveau organisée dans le cadre de la Semaine du Gabon à l’Exposition universelle d’Osaka 2025 a incontestablement marqué les esprits. Placée sous le thème « À la découverte du Gabon et de ses opportunités », elle a offert une belle vitrine du potentiel économique et touristique du pays. L’événement a réuni plus de 300 participants de haut niveau et permis au Gabon, par la voix de son vice-président du gouvernement Alexandre Barro Chambrier, de se positionner comme un acteur stratégique de la croissance verte et du développement durable en Afrique centrale.

Les panels ont notamment mis en avant l’attractivité des secteurs clés comme l’écotourisme, la filière bois ou encore l’agriculture durable, tous porteurs d’un potentiel de croissance locale inclusive. Les témoignages de la Comilog, de la JICA ou de la société Petit Japon ont contribué à conforter l’image d’un pays accueillant, structuré et en mutation. L’engagement du Gabon pour la préservation de ses forêts, détaillé dans un rapport Deloitte, a renforcé sa crédibilité comme destination verte. Le Gabon veut séduire les voyageurs responsables et les investisseurs tournés vers la durabilité.

La conférence d’Osaka a donc été une réussite en termes de diplomatie économique et d’image projetée.

Cependant, cette ambition touristique se heurte à un obstacle de taille : le coût prohibitif des taxes aéroportuaires. Avec 297,9 USD de prélèvements par billet international, le Gabon se classe désormais premier du classement des pays africains les plus chers en matière de fiscalité aérienne, selon le dernier rapport de l’AFRAA. Ce niveau de taxation, aggravé depuis 2022 par l’introduction d’une redevance passager, plombe l’accessibilité du pays. À titre de comparaison, le Cameroun, anciennement dans le top 10, à alléger sa fiscalité pour favoriser le trafic aérien. Le Gabon, lui, suit la trajectoire inverse.

Ces coûts excessifs freinent non seulement l’arrivée des touristes, mais aussi le développement des compagnies aériennes locales et régionales. Ils compromettent la mise en œuvre effective du Marché unique du transport aérien africain (SAATM), censé faciliter les échanges interafricains. Si des pays comme le Nigeria ou le Ghana cherchent à alléger les barrières tarifaires, le Gabon reste à contre-courant, réduisant la compétitivité de sa destination malgré ses attraits naturels et culturels.

La conférence d’Osaka a donc été une réussite en termes de diplomatie économique et d’image projetée. La gastronomie, portée par la cheffe Anto, et les échanges culturels ont contribué à positionner le Gabon comme une terre de saveurs et d’authenticité. Mais sans réforme rapide de sa fiscalité aéroportuaire, le pays risque de brider l’élan suscité par ces rencontres internationales. La Journée nationale du Gabon, prévue ce 26 juillet à Osaka, sera l’occasion de rappeler que la visibilité internationale ne suffit pas : l’accessibilité concrète du territoire est la clé d’un tourisme durable et florissant.

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