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Véhicules de l’État : quand l’exécutif s’offre le haut de gamme sans limite

le coup de coeur

Dans un contexte de transition politique, le gouvernement gabonais a entrepris une réorganisation de la Direction générale du patrimoine de l’État (DGPE), une initiative salutaire. Sauf que dans le même temps, il a alloué des fonds substantiels pour l’acquisition de véhicules destinés à la haute administration. Dans un contexte économique marqué par des défis budgétaires, le gouvernement gabonais n’a donc reculé devant rien. Parmi les modèles acquis figurent le Toyota Land Cruiser Prado 2024 et le Land Cruiser LC300, dont les prix dépassent respectivement 50 millions et 80 millions de fcfa. Cette politique d’achat suscite des interrogations quant à la priorité accordée à ces dépenses, surtout face aux défis infrastructurels persistants du pays.

1,5 milliard pour une trentaine de véhicules ?

Bien que les données officielles ne soient pas rendues publiques, des estimations basées sur des sources internes suggèrent que le gouvernement aurait acquis une trentaine de Toyota Land Cruiser Prado 2024 et une cinquantaine de Toyota Land Cruiser LC300 au cours de l’année 2024. En se basant sur les prix mentionnés, l’achat des Prado représenterait une dépense totale de 1,5 milliard de fcfa (30 véhicules x 50 millions de fcfa), tandis que celui des LC300 s’élèverait à 4,25 milliards de fcfa (50 véhicules x 85 millions de fcfa). Par ailleurs, une cinquantaine de Mitsubishi L200, principalement destinés aux opérations liées au référendum, ont été acquis au prix unitaire de 27,5 millions de fcfa, portant la dépense pour ce modèle à 1,375 milliard de fcfa. Ainsi, l’investissement total pour ces 130 véhicules atteindrait 7,125 milliards de fcfa. La publication du rapport 2024 de la Cours des comptes et de celle du rapport d’exécution budgétaire 2024 pourrait apporter la lumière sur ces dépenses.

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Ces investissements dans des véhicules de luxe pour les hauts fonctionnaires contraste fortement avec l’état des infrastructures routières du Gabon. Selon des rapports récents, le pays se classe au 30e rang en matière de qualité des routes, un positionnement qui n’a guère évolué au cours des deux dernières années. Cette situation entraîne des conséquences économiques notables, notamment en entravant le transport des marchandises et en augmentant les coûts logistiques.

Impact à long terme

La question se pose alors : ces dépenses sont-elles justifiées dans le contexte actuel ? Les fonds alloués à l’achat de véhicules haut de gamme pourraient-ils être réorientés vers des projets d’infrastructures routières, bénéficiant ainsi à une plus large portion de la population et stimulant le développement économique ? Il est essentiel de considérer l’impact à long terme de ces choix budgétaires sur le bien-être général et la croissance du pays.

Avec l’élection présidentielle en ligne de mire, nulle doute que de nouveaux achats seront effectués. Bien que la modernisation de la flotte de véhicules de l’administration puisse être perçue comme une nécessité pour assurer le bon fonctionnement des services publics, il est crucial d’évaluer la pertinence de ces dépenses face aux besoins pressants en matière d’infrastructures. Une approche équilibrée et transparente dans l’allocation des ressources publiques pourrait contribuer à une meilleure satisfaction des priorités nationales et à une utilisation plus efficiente des fonds de l’État.

Mauvaise allocation des ressources ?

De nombreux citoyens gabonais expriment de plus en plus leur mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme une mauvaise allocation des ressources publiques. Ils plaident pour une réorientation des dépenses vers des projets ayant un impact direct sur leur quotidien, tels que la réhabilitation des routes, le développement des transports en commun et l’amélioration des services publics de base. 

Face à ces critiques, le gouvernement est appelé à justifier ses choix budgétaires et à démontrer en quoi ces acquisitions de véhicules de luxe servent l’intérêt général. Une plus grande transparence dans la gestion des fonds publics et une réévaluation des priorités pourraient contribuer à restaurer la confiance des citoyens envers leurs dirigeants et à assurer un développement plus équitable des infrastructures nationales.

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