Pour l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS), le débat ne souffre plus d’aucune ambiguïté. Les poursuites contre Hervé Patrick Opiangah doivent cesser, car elles reposent sur une construction juridique entachée de parjures manifestes. L’élément déclencheur ? Deux déclarations officielles de hautes autorités judiciaires qui s’écroulent à l’épreuve des faits. En effet, à en croire les constatations d’huissier et les documents judiciaires consultés, ni la date des plaintes évoquées ni leur enregistrement ne coïncident avec les affirmations publiques faites par les procureurs impliqués.
Premier faux pas, celui de Bruno Obiang Mvé, procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Libreville. Dans une déclaration très officielle, faite le 13 décembre 2024 au journal télévisé de 20h de la première chaîne nationale, il évoque une plainte déposée le 14 novembre 2024 par Dame Lucie Biloghe. Or, selon un constat d’huissier et la confirmation fournie par un arrêt de la Chambre d’Accusation, ladite plainte a en réalité été enregistrée le 25 novembre. Pour l’UDIS, cette contradiction n’est pas une simple erreur. Il s’agit d’un parjure en mondovision, commis dans le but de légitimer une procédure viciée dès l’origine.
Deuxième entorse à la vérité, cette fois dans la bouche du Procureur Général près la Cour d’Appel de Libreville, Eddy Minang. Dans son réquisitoire, celui-ci affirme l’existence d’une plainte de Roland Obame déposée le 19 novembre 2024. Là encore, les vérifications sont formelles et aucun dépôt de plainte n’a été enregistré à cette date. Aucun document officiel ne vient confirmer cette version, que l’UDIS qualifie de « nouvelle tentative désespérée de sauver la face » dans une affaire qui, jour après jour, perd toute cohérence procédurale.
Face à cette double falsification présumée, l’UDIS estime que les principes de droit les plus fondamentaux sont bafoués. « Le parjure, qui est l’acte de faire un faux serment, est généralement considéré comme une forme de faux témoignage », rappelle le parti, en s’appuyant sur les articles 116 du Code pénal gabonais et 441-1 du Code pénal français. Ces textes qualifient de faux « toute altération frauduleuse de la vérité de nature à causer un préjudice » dans un écrit ou un acte ayant des conséquences juridiques. Or, ici, les déclarations mensongères ont servi de fondement à une procédure publique, avec des répercussions politiques majeures.
Dans ce contexte, la question n’est plus seulement juridique, elle est surtout politique, institutionnelle et morale. Un État de droit peut-il continuer à poursuivre un citoyen sur la base d’actes judiciaires entachés de mensonges officiels ? Peut-on admettre que les garants de la loi soient eux-mêmes à l’origine de manœuvres illégales ? L’UDIS répond sans détour : ces parjures ne peuvent rester sans conséquences. Et, au minimum, ils doivent entraîner la suspension immédiate des poursuites engagées contre Hervé Patrick Opiangah, au nom du respect des droits, de la vérité et de la République.