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Crise à la Comilog : “Mon indignation face à la lettre de Christel Bories, PDG d’Eramet”

le coup de coeur

Dans une tribune rendue publique, Steeve Yondzi, président du Cercle de réflexion Afrique Dignité,  s’indigne de la réaction du président directeur général du groupe Eramet face à la situation de crise qui oppose Comilog  aux syndicats des employés. Pour Steeve Yondzi, « la communication du PDG d’Eramet montre que cette entreprise est un agent de destruction non seulement social mais aussi économique ». Lecture.

En date du 04 septembre 2024, Madame Christel Bories, PDG d’Eramet a écrit aux Secrétaires généraux de l’ensemble des syndicats de la Comilog. Si le PDG d’Eramet répond ici à la lettre à lui adressée par les syndicalistes suite aux problèmes professionnels qui ont court à la Comilog, on constate néanmoins que la réponse du PDG d’Eramet est teintée de condescendance. En effet, en s’appuyant sur quatre situations, à savoir: augmentation de la production de 4, 1 millions de tonnes en 2018 à 7,4 millions en 2023 sous le magistère de Batolo, engagement de 600 employés, dépense de 500 millions de francs CFA au titre de la formation, la mise à disposition d’une somme de 6 milliards au titre de la RSE, cette dame dit:” je ne peux partager votre analyse”. Ce qui revient à dire qu’elle oppose aux agents de la Comilog représentés par leurs organisations sociales un ” NIET” catégorique à l’ensemble de leurs revendications.

Analysons

Le premier axe de l’analyse porte sur la position de Christel Bories, la PDG du groupe Eramet. Comment comprendre une telle position lorsqu’on affirme soit-même que l’entreprise a augmenté sa production de 3,3 millions de tonnes entre 2018( 4,1 M de tonnes) et 2023 ( 7, 4 M de tonnes); cette augmentation de la production emporte inéluctablement une augmentation des bénéfices de l’entreprise de plus de 100%. C’est d’autant plus vrai que le prix de la tonne de manganèse a oscillé, dans cet intervalle de temps, entre 4,5$ et 5,76$ ( www.investir.leseechos.fr).

Dès lors, peut-on comparer les élucubrations financières de ladite dame aux gains issus de l’augmentation de la production? Au vu de tout cela, Christel Bories ne serait- elle pas en train de perpétuer les agissements des patrons de la mine décrite dans Germinal d’Emile Zola?

Eramet, un agent de destruction

Cela ne fait l’ombre d’aucun doute, elle est de la famille de ces gens-là, ces gens dont parle aussi Jean Jacques Rousseau dans le Contrat social; ces gens qui se croient maîtres des autres… (Contrat Social, chapitre 1). La communication du PDG d’Eramet montre que cette entreprise est un agent de destruction non seulement social mais aussi économique. C’est le deuxième pan de l’analyse.

Au plan social, Eramet qui se targue de verser 6 milliards au compte de la RSE pour Moanda, ne fait absolument rien pour cette ville. Moanda a toujours les allures d’une grande bourgade très rurale. Mais son manganèse sert plutôt à construire Paris notamment la défense.

La RSE représente 6 milliards par an; ce qui revient à dire qu’en 5 ans c’est 30 milliards à ce titre. Est- elle sûre de pouvoir justifier l’absorption par cette ville de 30 milliards en 5 ans?

Destruction de la voie ferrée

Sur le plan économique Eramet a détruit la voie ferrée. Car son obsession à piller le Gabon l’a amené à doubler sa production en faisant passer celle- ci sur une voie qui n’était pas dimensionnée pour recevoir de telles charges. Mais en prenant sous le coût des contrats, mal étudiés, les rênes du chemin de fer, Eramet a fait ce qu’une entreprise étrangère ne peut faire en France; détenir 2 secteurs stratégiques du pays. En la matière, les exemples sont légions que la peine ne vaut de les citer.

Au terme de cette petite analyse, on est en droit de s’indigner. S’indigner de savoir qu’Eramet utilise des travailleurs gabonais, qui en retour ne voient pas leurs efforts de travail être rémunérés à juste prix. Cette multinationale refuse à ses salariés noires de bénéficier de l’impact financier induit par le doublement de la production alors que les occidentaux de Comilog ont un traitement qu’ils ne peuvent espérer avoir chez eux. Si cela n’est pas une forme de développement séparé ( apartheid), alors j’aimerais que l’on me dise ce que c’est. Ainsi, lorsque cette dame dit que Comilog est la société qui verse les meilleurs salaires du Gabon, C’est assurement de ses compatriotes français qu’elle parle et non des salariés gabonais, ouvriers comme cadres. Un ingénieur gabonais de la Comilog n’est pas mieux payé qu’un ajusteur français faisant office d’ingénieur.

Premier producteur de manganèse au monde grâce au Gabon

Je suis indigné de voir mon pays être pillé de la sorte par le colon, par la France. Cette situation est scandaleuse quand on compare ce que gagne Eramet avec ce qu’elle donne au Gabon par les biais des impôts pour lesquelles Eramet fait de l’optimisation fiscale au moyen d’une pseudo coopération technique.

Si les historiens ont pu dire au sujet de l’Égypte que sans le Nil, ce pays ne serait qu’un désert, on peut aussi dire d’Eramet que sans Moanda, donc le Gabon, il ne serait RIEN, madame le PDG, Christel Bories.

En effet c’est grâce au Gabon qu’un pays, au sous sol stérile est premier producteur de Manganèse du monde.

Pleine souveraineté du Gabon sur ses richesses…

Je suis indigné de savoir qu’en réalité la Comilog n’est qu’une simple mine mais pas une entreprise au vrai sens du terme, car les véritables Direction Financière et Commerciale de cette entreprise se trouvent à la défense au Mont Parnasse, en France. Pour preuve c’est Christel Bories qui intervient dans ce conflit.

Le manganèse des terres de Moanda doit revenir au Gabon. En cela je n’innove pas puisque le projet de la constitution du CTRI affirme à l’alinéa 12 de son préambule ainsi qu’à l’article 42 la pleine souveraineté du Gabon sur ses richesses minières, gazière….

J’ai la faiblesse de croire que ce projet de constitution parle de cette souveraineté au sens de celle qui nous a été octroyée par un arrangement entre, d’une part la France et d’autre part le Système Onusien soutenue par les USA.

Je lance donc un appel aux éminents membres du CTRI qui ont placé leur action sur la base de le sceau de la restauration des Institutions à agir. Car d’Institutions, il n’y en a pas que des politiques mais il existe aussi des Institutions économiques à l’instar de la Comilog et de la Setrag.

Steeve Yondzi,

Président du Cercle de Réflexion Afrique Dignité

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