Le financement de 91 milliards de fcfa annoncé par la Banque mondiale pour les secteurs de l’eau et de l’énergie s’inscrit dans une dynamique globale de soutien aux infrastructures essentielles au Gabon. Cette enveloppe, prévue pour être approuvée dans les prochaines semaines, vise notamment à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’électricité dans plusieurs villes secondaires du pays. Elle renforce un ensemble d’engagements antérieurs déjà pris par d’autres partenaires au développement, dans une logique de complémentarité.
Parmi les contributions récentes notables, figure celle du groupe français Suez, engagé depuis 2023 dans un vaste programme d’amélioration de l’accès à l’eau dans le Grand Libreville. Suez a notamment été mandaté pour moderniser les infrastructures de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), améliorer le rendement des réseaux, et sécuriser la production d’eau potable dans la capitale et ses environs. L’entreprise a aussi déployé une assistance technique pour accompagner la transformation de la gestion de l’eau.
Le projet Suez comprend également un volet de travaux lourds, avec la réhabilitation de plusieurs stations de pompage et la construction de nouveaux réservoirs, notamment à Ntoum et à Libreville. Ces interventions ont permis de renforcer la résilience du système face aux pénuries récurrentes qui affectaient les ménages et les établissements publics. Elles s’inscrivent dans la durée, avec un calendrier de mise en œuvre qui court jusqu’en 2026.
Le nouveau financement de la Banque mondiale apparaît ainsi comme un levier supplémentaire pour consolider ces efforts. Il permet de couvrir d’autres zones du pays, notamment les villes secondaires longtemps négligées dans la répartition des investissements publics. Cette synergie entre institutions financières et opérateurs spécialisés pourrait enfin marquer un tournant décisif vers une couverture plus équitable et durable en eau et en électricité au Gabon.
Toutefois, pour capitaliser pleinement sur ces investissements, les autorités gabonaises devront assurer une gouvernance rigoureuse, coordonner les interventions et renforcer les capacités locales. Sans cela, le risque est grand de voir se juxtaposer des projets sans réelle convergence ni impact structurant. Le défi réside désormais dans la capacité de l’État à assurer la cohérence de ces financements multiples au service d’un développement inclusif.