Dans une déclaration publique tenue après le rejet de la demande de non-lieu par la Chambre d’Accusation le 8 mai, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) s’insurge contre ce qu’elle qualifie de dérive grave de la justice gabonaise. Le parti dénonce un acharnement politique contre son leader, Hervé Patrick Opiangah, et interpelle le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, sur son silence dans cette affaire.
« Une justice qui nage dans le dilatoire »
L’UDIS fustige la décision des magistrats, estimant que la justice gabonaise s’est encore illustrée par une « violation gravissime de l’État de droit ». Le parti pointe une justice « instrumentalisée par certaines personnalités » cherchant à « écarter notre Président », alors que le dossier serait « vide de toute charge, de plainte recevable ou de victime ». Citant l’article 163 du Code de procédure pénale, l’UDIS rappelle « qu’ il n’y a pas lieu à poursuivre » en l’absence de faits constatés.
« À qui profite la mort politique et économique d’Opiangah ? »
Dans une série d’interrogations, le parti se questionne sur les véritables bénéficiaires de cette affaire : « Doit-il être l’agneau à absolument immoler pour le succès de la 5ème République ? ». L’UDIS rappelle qu’Opiangah a pris part au « coup de Libération » et dénonce une justice à deux vitesses où « certains sont célébrés pendant qu’on veut trucider d’autres pour les mêmes faits ». Le silence du Chef de l’État est jugé inquiétant, lui qui avait promis « d’unir tous les Gabonais ».
Le temps du pardon est venu
Pour l’UDIS, cette affaire ternit l’image du pays à l’international, où certains comparent déjà le Gabon à la Birmanie. « Si vous ne faites rien, vous serez, vous aussi, tous comptables du sang et de la vie de Monsieur Hervé Patrick Opiangah », prévient le parti à l’adresse de la communauté internationale. Appelant le président à agir, l’UDIS estime que « la période de transition étant révolue, le silence n’a plus lieu d’être » et réclame que le Chef de l’État « passe de la parole aux actes » pour préserver la réconciliation nationale.