À quelques jours du scrutin présidentiel prévu ce samedi 12 avril, les candidats intensifient leurs prises de parole médiatiques pour exposer leurs ambitions et convaincre l’électorat. Une période stratégique, propice au décryptage des propositions majeures. Dans cette dynamique, Franck Alexandre Mouely Koumba, conseiller du SEA chargé de la jeunesse de l’Union nationale (UN) et porte-parole des jeunes lors du 3ᵉ Congrès extraordinaire du parti, nous livre sa lecture des mesures phares du programme de Brice Clotaire Oligui Nguema. Entre gouvernance, emploi, décentralisation et accompagnement de la jeunesse, il détaille ce qui, selon lui, pourrait faire la différence dans cette élection cruciale. Entretien.
À quelques jours du scrutin, comment analysez-vous la cohérence globale du programme de Brice Clotaire Oligui Nguema ?
Avant tout, nous vous remercions de nous donner l’opportunité de nous exprimer sur la campagne présidentielle de notre candidat, Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguéma dans vos colonnes.
Nous estimons que la cohérence globale du programme de notre candidat est bonne dans l’ensemble. Ce programme contient 6 piliers qui couvrent les strates d’une nation en voie de développement et correspondent aux attentes des Gabonais.
De plus, nous y retrouvons 7 mécanismes de mise en œuvre et de suivi qui garantissent la matérialisation des projets inscrits dans les 6 piliers.
Quels sont, selon vous, les trois engagements concrets de ce programme qui impacteront le plus le quotidien des jeunes Gabonais ?
Nous concernant, les 3 engagements concrets du programme qui impacteront plus le quotidien des jeunes Gabonais sont les suivants :
– La création de « Centres de redressement »
Nous estimons que c’est la réponse à l’une de nos 8 recommandations faites à l’endroit de notre candidat durant le 3ème Congrès extraordinaire de notre parti. En effet, ces centres permettront de ramener certains jeunes sur le droit chemin ;
– Le désenclavement du « Mapane »
Cette démarche améliorera leurs espaces de vie et partant leurs occupations et habitudes quotidienne ;
– Le développement des programmes d’accompagnement pour les jeunes filles-mères
C’est aussi l’une des 8 recommandations que nous avions adressées au candidat lors de notre motion de soutien durant le Congrès du 15 mars 2025. Cette initiative permettra de leur éviter le décrochage scolaire et social.
Il est à noter que ces 3 engagements ne devraient normalement pas nécessiter de financements colossaux qui impliqueraient des bailleurs de fonds internationaux pour leur mise en œuvre.
La création d’une banque dédiée aux jeunes entrepreneurs peut-elle vraiment dynamiser l’économie locale ?
Actuellement les jeunes gabonais ne se focalisent plus uniquement sur le standard de réussite : « Hautes études- diplômes-Carrière administrative ». Bon nombre sont à leur compte et nourrissent le rêve d’être prospère par les affaires et/ou le commerce. Ce constat est perceptible aussi bien auprès de ceux qui ont fait des hautes études ou pas.
Nombre d’entre nous exercent des activités génératrices de revenus (AGR) et manquent de ressources financières pour booster leurs structures, par conséquent cette banque est la bienvenue.
Toutefois, elle devra avoir des conditions d’octrois de crédits souples et un taux d’intérêt inférieur aux banques commerciales de la place. Parallèlement, elle devrait être appuyée par un fonds de cautionnement et de garantie comme nous l’avions proposé dans nos 8 recommandations à l’endroit de notre candidat.
Le programme prévoit une amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’électricité. Quels impacts concrets attendez-vous de ces réformes ?
Au préalable, nous déplorons pour un pays tel que le nôtre, en plein 21ème siècle, que nous soyons encore à parler de : Mise en place de ‘‘Tout’’ un programme d’accès à l’eau et à l’électricité.
Pour en venir aux impacts, nous regardons sur le social où nous avons bon espoir que ce programme réduira la pénibilité des tâches ménagères des plus jeunes et améliorera les conditions d’études de ces derniers une fois à la maison.
Comme vous le savez, ce sont les plus jeunes que les parents envoient se débattre au niveau des pompes publiques pour ramener de l’eau à la maison et certains d’entre eux encore aujourd’hui étudient soit à la lampe tempête, la torche ou sous un lampadaire public.
Brice Clotaire Oligui Nguema évoque une « gouvernance exemplaire ». Quels écueils historiques pourraient compromettre cette ambition ?
Lorsque nous regardons dans le rétroviseur, les écueils historiques qui pourraient compromettre la « gouvernance exemplaire » de notre candidat sont d’ordre éthique et de complaisance envers les copains et coquins, voir consanguins dépositaires de l’autorité de l’Etat.
Pour illustration, nous pensons à l’absence de changement de mentalité qui pourrait conduire au maintien de la corruption et les détournements de fonds. Puis à l’absence de poursuite judiciaire pour les administrateurs qui se sont rendus coupables d’actes ou d’actions répréhensibles.
Si vous deviez alerter sur un point aveugle du programme qui menace son efficacité, quel serait-il et pourquoi ?
Nous opterons pour « la décentralisation », sous pilier 6.1.c du pilier 6 : Gouvernance et Institution.
Ce choix s’explique du fait que ce n’est pas un concept nouveau au Gabon, malgré le passage de deux présidents à la tête de l’Etat, la présence des collectivités locales (mairies et conseils départementaux) et toute une Loi portant Décentralisation en République gabonaise N°001/2014 datant du 15 juin 2015, la décentralisation n’a jamais été perceptible au niveau opérationnel. Alors que c’est un formidable outil d’aide à la mise en œuvre du développement pour un pouvoir central.
Nous saluons la sacralisation de la décentralisation par son introduction dans la Constitution. Tout comme nous souhaitons que notre candidat puisse vaincre les obstacles qui ont freinés durant des années l’autonomisation de nos collectivités locales.
Lors du dernier congrès du samedi 15 mars 2025, vous avez évoqué le soutien des jeunes de l’Union Nationale dans la course à la présidentielle. Comment cet accompagnement se traduit-il concrètement sur le terrain ?
Nous remercions Madame Jeannine Taty Koumba, présidente intérimaire de l’Union nationale pour son appui à l’endroit des jeunes du parti sur « le terrain », et Messieurs Jean-Pierre Oyiba et Ange-Kévin Nzigou, les directeurs de campagne de notre candidat pour avoir incorporé les jeunes de l’Union nationale aux équipes de campagne du «Rassemblement des Bâtisseurs», même si nous déplorons notre absence au sein des coordinations provinciales.
Concernant les autres jeunes du parti, leur participation est perceptible par leur implication dans la campagne de proximité (porte-à-porte) initiée par les coordinations de quartiers et d’arrondissement de l’Union nationale.
Si vous ne deviez garder qu’une seule mesure de ce programme, laquelle incarne selon vous un vrai changement pour le Gabon ?
La seule mesure de ce programme que nous conserverons dans ce cas, serait la décentralisation. Il figurait déjà en bonne place dans le projet de société de Mme Paulette MISSAMBO candidate de l’Union Nationale pour l’élection présidentielle de 2023.
Toutefois, nous insistons sur le fait que la question de la décentralisation va de paire avec l’aménagement du territoire. En effet, tant qu’un territoire n’est pas correctement aménagé, il aura du mal à parvenir à une véritable décentralisation. Par conséquent, une cohérente répartition des ressources humaines et des activités économiques à travers l’ensemble du territoire national est nécessaire.
Nous estimons que ce travail en amont, permettra aux autorités locales de disposer de moyens (impôt local entre autres) qui leur permettra d’avoir les ressources nécessaires pour satisfaire dans les délais raisonnables aux besoins de leurs administrés.
Un mot de fin ?
Les jeunes de l’Union nationale par ma voie, invitent tous les jeunes du Gabon à retirer leurs cartes d’électeur, afin d’accomplir leur devoir citoyen ce samedi 12 avril 2025. De même, nous les encourageons à voter notre candidat Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema dans le but de faire de lui le 1er président élu démocratiquement et en toute transparence de l’histoire de notre pays le Gabon.
Propos recueillis par E.M.F.